Les cinq grands risques ; majeurs, recensés au niveau de la wilaya de Chlef, à savoir le séisme, les inondations, les feux de forêts, les sinistres énergétiques, la pollution aérienne et terrestre, ont fait l’objet la semaine écoulée d’un débat au niveau de la wilaya au cours duquel plusieurs intervenants se sont exprimés, notamment à travers la mise en œuvre du Plan Orsec. Ce plan étant défini comme celui de l’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile (ORSEC) permettant de faire face à des catastrophes naturelles, industrielles ou sanitaires.
Suite de la page 7 …Il faut noter que le plan Orsec de la wilaya de Chlef a été élaboré en 1999. Il a été revu et corrigé en novembre dernier pour intégrer plus de souplesse. Les 35 communes que compte la wilaya ont été classées en fonction des risques encourus. à titre d’exemple les communes de Ouled Ben Abdelkader et Hadjadj ont été classées dans la catégorie 2 A (modérée). Celles d’El Karimia, Harchoune, Sendjas, Oued Sly et Boukadir l’ont été dans la catégorie 2 B. Par contre les communes restantes sont classées dans la catégorie 3, ce qui signifie qu’elles sont exposées à des risques pouvant entraîner d’importants dégâts matériels et humains car étant situées dans des zones à forte sismicité. Pour ce qui est des 35 unités économiques et sociales, 28 plans ont été acceptés tandis que le reste demeure encore à l’étude. Bien entendu si le principal intervenant en cas de la survenue d’une catastrophe naturelle, industrielle ou autre c’est celui de la Protection civile ; il n’en demeure pas moins que lorsque le plan Orsec est déclenché, les services de sécurité, de santé, ou de tout acteur susceptible d’être impliqué sont sollicités. Par ailleurs, compte tenu que parmi les 5 risques majeurs répertoriés, c’est celui du tremblement de terre qui est le plus menaçant pour la population locale donc une attention particulière lui a été réservée. à ce titre lors de son intervention devant le wali, le directeur de la protection civile de Chlef a rappelé que « de 1953 à 1992, l’ex-wilaya d’El Asnam a subi 15 séismes entre 5 et 7,6 d’amplitude et de souligner celui du 9 septembre 54 , d’une magnitude 7° sur l’échelle ouverte de Richter, dont l’épicentre a été localisé à Orléansville (Chlef actuellement), à 200 km à l’ouest d’Alger, a provoqué 1500 morts, 5 000 blessés et détruit à 90% la ville de Chlef, il dura 12 secondes et celui du 10 octobre 1980, d’une magnitude de 7,5 sur l’échelle de Richter a fait plus de 3 000 victimes, en sus de la destruction de 80% de la ville de Chlef (ex El Asnam) ». L’orateur fera savoir à son auditoire que la terre avait également tremblé auparavant, en 1922 et en 1934. Et le risque qu’une telle catastrophe se reproduise est élevé, sachant que toute la zone côtière du nord de l’Algérie est située sur une faille due au chevauchement des plaques tectoniques eurasienne et africaine, cette dernière bougeant vers le nord-ouest de près de 6 millimètres par an ». Par ailleurs, si les séismes sont les plus meurtriers, les inondations peuvent également faire des victimes mais de moindre importance. Celles de 2001 faut-il le souligner ont fait une dizaine de morts et près de mille sinistrés. Quant aux risques d’incendie celui-ci influe directement sur la faune et la flore. à titre d’exemple on a enregistré 2509 ha de forets qui sont partis en fumée en 2011. En ce qui concerne les moyens d’intervention disponibles, la Protection civile fait savoir que « le nombre d’agents, tous grades confondus et pouvant intervenir à n’importe quel moment, ou endroit est de 1 190 sapeurs-pompiers répartis entre 23 unités présentes au niveau de toutes les daïras et au niveau de quelques communes. Avec ces moyens, 98% du territoire de la wilaya est couvert et le temps d’intervention d’un endroit à un autre ne dépassera pas les 10 minutes ». Quant aux moyens, la protection civile dispose de 55 ambulances dont 40 sont opérationnelles et 15 en stock à l’état neuf. Il y a également 71 engins de transport de différents types, 15 embarcations, 28 groupes électrogènes de différentes puissances et 34 pompes hydrauliques. Concernant les stocks sécuritaires, la protection civile dispose de 6 000 tentes relevant de la wilaya de Chlef, et 42 330 couvertures. Pour les communications sans fil, Chlef dispose de 5 relais de transmission qui permettent de couvrir 96 % du territoire de la wilaya. La protection civile a également mis en place des unités d’intervention rapide en cas de catastrophe et dont la mission est l’intervention et le soutien des unités de la Protection civile dans et hors de la wilaya, c’est-à-dire les wilayas avoisinantes en cas de catastrophe. Elle nécessite uniquement deux heures pour se regrouper et intervenir. Elle comprend 136 agents disposant de leurs propres équipements de survie et d’une autonomie de 8 jours, a fait savoir le responsable de la Protection civile. Autre intervenant en cas de catastrophe celui de la santé. A ce sujet, on apprendra que 205 médecins spécialistes, 657 médecins généralistes, 157 paramédicaux, 1 084 pharmaciens, 90 infirmiers, 798 chauffeurs sont recensés et prêts à intervenir. Pour ce qui est des moyens matériels, il existe 8 infrastructures hospitalières disposant de 1355 lits, 58 radiographies de différents types, 49 ambulances, 49 électrocardiogrammes. Pour les équipements de la wilaya et des communes, il a été recensé 82 ambulances, 5 niveleuses, 10 chariots élévateurs, 32 rétro chargeurs, 75 engins, 16 compacteurs, 33 transports à pompe, 174 tracteurs, 47 camions citernes, 158 véhicules de liaison, 110 pompes hydrauliques et 88 groupes électrogènes. Il y a également deux bulldozers et 88 postes à souder. Cependant lors de la survenue d’une catastrophe il est urgent et impératif de sécuriser les populations locales pour cela le plan Orsec fait état de l’existence de 44 stades d’une superficie de 727,59 m2 , de 14 897 tentes de 10 places chacune, de 18 salles multisports d’une superficie totale de 67 515 m2 . En ce qui concerne les espaces ouverts pouvant accueillir la population, 70 lieux d’une superficie de 130 ha ont été sélectionnés. Pour ce qui est de l’alimentation, des commerçants privés ont été recensés afin de pourvoir ce module. Il y a trois minoteries au niveau de la wilaya, 3 laiteries. Pour le transport, les moyens humains mis à la disposition de la wilaya se composent de124 chauffeurs lourds, légers et 97 bus de 50 places chacun. Le privé dispose d’une flotte de 2 443 bus et de 10 254 camions de transport de marchandises. Le problème de l’alimentation en eau potable , et en énergie des populations sinistrées a été également abordé au cours de cette rencontre. Lors de son intervention, le wali de Chlef a souligné qu’ « en cas de crise, c’est la précipitation qui prévaut en général et pour cette fois-ci, dira-t-il, nous allons travailler à notre aise. Nous allons récolter des informations préventives et nous prendrons des mesures préventives. Il y a, à cet effet, le travail que nous allons mener quotidiennement pour parer à la rapidité de la catastrophe. La question que je pose au directeur de la Protection civile et ensuite au CRAAG est la suivante : cet inventaire a été fait quand et comment ? Est ce qu’il y a eu enquête sur le terrain, ou est ce que ce sont des informations qui vous sont parvenues par écrit ? Le problème du séisme ne concerne pas uniquement la Protection civile qui n’est qu’un maillon de la chaîne. Alors qui gère cette opération ?», se demande le wali. Et d’ajouter que le problème concerne tout le monde, et pas seulement une direction, ce qui veut dire qu’il lui faut un superviseur et je recommande l’organisation de simulation de catastrophes pour parer aux lacunes qui peuvent surgir».
Bencherki Otsmane