Accueil ACTUALITÉ Après le report du procès : Sonatrach I en Stand-by

Après le report du procès : Sonatrach I en Stand-by

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L’affaire Sonatrach I, dont le procès a été ouvert, avant-hier, au tribunal criminel près la Cour d’Alger, a été reporté à la prochaine session. Et pour cause, l’absence d’un nombre important de témoins a contraint le président de la séance, Mohamed Reggad, de l’ajourner à une date ultérieure. Sur 108 témoins convoqués par le parquet, au moins 38 étaient absents. Les accusés dans cette affaire s’étaient tous présentés. Il s’agit de Mohamed Meziane, Ex-P-DG de Sonatrach, ses deux fils Bachir-Fawzi et Mohamed-Réda, huit anciens directeurs de cette compagnie, et quatre sociétés étrangères. Sept personnes d’entre eux sont en détention provisoire. En effet, la mise en examen de ce procès s’est déroulée dans une ambiance tendue, où le collectif de la défense a exercé une pression sur le magistrat, avant que ce dernier ne cède devant leur demande de report qu’ils ont formulé, maintes fois, lors de leur plaidoirie. Compte tenu de la gravité de l’affaire d’autant qu’elle touche un niveau de responsabilité élevé, et l’étendue de ses ramifications, la séance a été suspendue plusieurs fois. Et ce n’est pas le fait du hasard que des avocats de la trempe de Miloud Brahimi, Khaled Bourayou, Mokrane Aït Larbi, Selini, pour n’en citer que ceux-là, s’y sont impliqués. La présence de l’actuel P-DG de la Compagnie nationale des hydrocarbures, Saïd Sahnoune, de représentants diplomatiques d’Allemagne, de l’Italie et des Etats-Unis, ainsi de responsables des sociétés Contel Algérie, Funwerk Edital et Saipem contracting Algeria, n’ont pas passé inaperçu. Ils s’ajoutent à une salle archicomble, où il faudrait user de ses mains pour se frayer un chemin en vue de trouver place. Premier incident ayant émaillé la séance, avant son ouverture prévue à 10H00. Me Mohcen Lamara qui s’est autoproclamé avocat de Mohamed Meziane et ses deux fils, a été interdit d’accès. Mohamed Reggad a formulé l’interdiction d’accès de Me Mohsen, du fait qu’il est radié du Bâtonnat, mais aussi après que la famille Meziane ont déclaré qu’il n’est pas leur avocat. La séance a repris. Un représentant du Trésor public a demandé de se constituer partie civile. Ce qui a vite soulevé un tollé parmi les avocats de la défense, qui estiment que Sonatrach est une entité à caractère industriel et commercial. Le collectif de la défense a demandé au magistrat de rejeter cette requête. La Procureur général s’exprime pour indiquer que la demande est recevable sur la forme. Quant à la forme, les juges devront se pencher sur cet aspect. La question est restée pendue. Une autre objection de taille est formulée par les avocats. Me Ouali, avocat de Mohamed Meziane annonce la couleur. «Reportez le procès, les conditions de sa tenue ne sont pas réunies, car il y a absence de témoins», a-t-il dit. Me Aït Larbi n’est pas du même avis. «Les conditions sont remplies, mes clients croupissent en prison, pendant que les autres pourraient peut être rentrer chez eux », a-t-il rétorqué. La séance est levée encore une fois. Le procès est maintenu et les accusés étaient appelés à comparaitre dans l’après midi. À la reprise de la séance. La défense demande au magistrat d’ordonner les détenus provisoires (5 ans), ce qui fut refusé. La tension est montée d’un cran du côté de la défense. Ils demandent « un procès juste », avec la présence de tous les témoins. Ils ont menacé de quitter l’audience. Le magistrat a maintenu le procès. Les avocats se sont retirés après avoir constaté l’absence de 38 témoins. Après concertation, le juge a déclaré le report du procès à la prochaine session criminelle. Interrogé à s’exprimer, Mohamed Meziane s’est gardé de tout commentaire. Pour Me Khaled Bourayou, estime que l’instruction est entachée d’anomalies, du fait qu’elle n’a pas auditionné Chakib Khelil, ex-ministre de l’Energie, a-t-il indiqué, hier, à « TSA-Algérie», avant d’ajouter que ce n’est pas encore juste que le Trésor public se constitue partie civile. Il a aussi mis en avant l’absence des témoins, d’un interprète…etc. Pour lui, il y a une volonté de se débarrasser de ce procès, avant d’assurer qu’un procès voulant la vérité requiert le respect de la procédure judiciaire et de la partie représentée par la défense. En attendant la prochaine Session, tout porte à croire que de nouveaux éléments viendront se greffer à cette affaire, et risque de connaitre une nouvelle tournure.
Farid Guellil

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