La résistance palestinienne a annoncé ce samedi la pleine préparation de ses équipes à extraire et remettre les corps des captifs israéliens se trouvant à l’intérieur du « secteur jaune », et ce, de manière simultanée et coordonnée sur l’ensemble des sites concernés. Cette opération, selon leur communiqué, s’inscrit dans le cadre de la clôture définitive du dossier des prisonniers. Dans leur déclaration officielle, la résistance a appelé les médiateurs internationaux ainsi que le Comité international de la Croix Rouge (CICR) à fournir sans délai les équipements et les équipes nécessaires pour permettre l’exécution des opérations de récupération des corps en une seule étape et de manière coordonnée. Le communiqué précise que les équipes avaient, la veille, présenté trois échantillons prélevés sur des dépouilles non identifiées, dans le but de faciliter le processus d’identification et d’éviter tout retard dans la remise. Cependant, selon la même source, la partie israélienne a refusé de recevoir ces échantillons, exigeant la remise complète des corps pour examen. Face à cette exigence, la résistance a accepté de livrer les dépouilles afin, dit-elle, de couper court aux accusations mensongères de l’ennemi. Des médias israéliens ont confirmé, dans la nuit de vendredi à samedi, la réception des restes de trois corps transférés depuis Ghaza vers Israël, précisant qu’ils n’appartenaient à aucun des captifs israéliens précédemment détenus dans le territoire. Aucune déclaration officielle n’a, pour l’heure, été publiée par le gouvernement sioniste. Le Comité international de la Croix Rouge a, de son côté, indiqué, tard dans la soirée de vendredi, avoir facilité le transfert des restes de ces trois dépouilles vers les autorités israéliennes afin de permettre leur identification. Selon les données disponibles, il resterait actuellement dans la bande de Ghaza les corps de 11 captifs israéliens, dont deux femmes étrangères. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre dernier, la résistance palestinienne a libéré 20 prisonniers en vie et remis les corps de 17 autres. Cette évolution intervient alors que la question des prisonniers et des dépouilles demeure l’un des volets les plus sensibles du dossier humanitaire entre Ghaza et l’occupation israélienne, sur fond de négociations internationales fragiles et d’échanges partiels supervisés par la Croix Rouge. La position de la résistance, qui se présente prête à coopérer sur le plan technique tout en dénonçant les tergiversations israéliennes, traduit la volonté de clore ce dossier avec transparence, tout en affirmant son contrôle du terrain et de la situation humanitaire post-cessez-le-feu. Ce geste, perçu par certains analystes comme un signal de bonne foi dans le cadre des pourparlers en cours, illustre aussi la complexité du rapport entre humanitaire et politique dans le contexte de la guerre prolongée à Ghaza — une guerre où chaque fragment de corps, chaque échange de dépouille, devient une arme diplomatique aussi lourde que les bombes.
M. S.
