Le séminaire organisé par l’ANP ce dimanche à Alger était de première importance. En témoigne la qualité des intervenants et des communications présentées. Présidée par le général d’armée Saïd Chengriha, ministre délégué auprès du MDN, Chef d’état-major de l’ANP, cette rencontre a vu la présence de hauts cadres de l’État et des membres du Gouvernement conduits par le Premier ministre. Dans le fond, le sujet abordé est d’une brûlante actualité. L’intitulé est évocateur : « Le Sahel africain : les défis sécuritaires et de développement à l’aune des rivalités géopolitiques dans la région ». On le sait, l’Algérie évolue dans un espace régional sous tension. Le Sahel, devenu le théâtre d’influences étrangères. De ce fait, la situation dans notre voisinage est surveillée comme le lait sur le feu. Quoiqu’elle prenne le contrôle de la situation, l’Algérie est parée à toute éventualité. Dans le contexte, notre pays a décoché des messages forts. Ils sont adressés aux acteurs locaux et aux forces d’ingérence qui s’immiscent dans les affaires intérieures des États du Sahel. À cette occasion, Chengriha a envoyé des signaux. De prime abord, il faut rappeler la doxa de notre politique étrangère. À savoir, pour résumer, le respect mutuel, le bon voisinage, le rejet de l’ingérence étrangère et le respect de la souveraineté des États. Deuxièmement, pour ceux qui font semblant de l’ignorer, l’Algérie est reconnue par la communauté internationale comme une puissance de paix. Qui plus est, elle œuvre, inlassablement, pour la stabilité des pays et le bien-être des peuples dans cette région. Ne leur en déplaise, les fauteurs de troubles- pour reprendre le qualificatif de Chengriha- doivent saisir tout le sens de ce message : aucune force ne peut entraîner l’Algérie dans un conflit armé. Élevée au 2e rang africain et 26e dans le monde, l’ANP est une puissance incontestable. Une force de dissuasion qui protège l’intégrité territoriale, la souveraineté, la stabilité, la sécurité et l’unité nationales. Maintenant, ce n’est pas de sa faute si elle fait peur par sa position. Par sa capacité de frappe, comme elle le démontre, fréquemment, dans les exercices -à balles réelles- qu’elle exécute avec un haut niveau de professionnalisme. Par ailleurs, soucieuse de se mettre à l’heure des mutations géopolitiques actuelles qui remettent en question les voies pacifiques et diplomatiques qui régissent les relations entre les États et les ensembles d’États, l’ANP s’est lancée dans un vaste programme de renforcement et de modernisation de ses capacités de défense et de dissuasion. L’ANP, qui porte fièrement l’héritage de l’ALN, est sortie grandie après la guerre de libération de Novembre 54 et la décennie terroriste de 90. Deux épreuves qui l’ont aguerrie et immunisée contre les menaces. Aujourd’hui, l’Algérie aborde des défis sécuritaires plus complexes que la guerre de 4e ou 5e génération. Elle a mis les moyens pour ça. Notre pays dispose d’une école supérieure de cybersécurité.
Farid Guellil