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Ballet diplomatique à El-Mouradia

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Le palais d’El-Mouradia, celui du Docteur-Saâdane aussi bien le siège du MAE au plateau des Annassers n’ont pas désempli. En l’espace de 24 heures, de hauts responsables diplomatiques représentant au moins trois pays frères, amis, stratégiques et alliés ont débarqué à Alger. On a vu défiler, depuis l’aéroport international d’Alger jusqu’à destination, de hauts diplomates palestiniens, russes et biélorusses. L’événement peut paraitre anodin sur la forme. Mais le contexte nous amène à faire immersion dans le fond. Ce qui change tout. A priori, ces visites signent le respect méticuleux des échéances. Une qualité à mettre à l’actif de l’Algérie de Tebboune et sa diplomatie qui a retrouvé son âge d’or. Sinon, au-delà de ces questions qui ne sont pas des moindres pour autant, les sujets d’importance internationales s’imposent. Ils imposent même leur tempo que le timing exige, par exemple, de ne pas faire abstraction de la situation dans la bande de Ghaza. Et la cause palestinienne dans son ensemble qui va avec.
A fortiori que la dernière riposte iranienne aux provocations israéliennes fait craindre un chaos généralisé dans le Moyen-Orient. Quand bien même l’agenda bilatéral était chargé, la politique internationale était bien visible en filigrane. Ces visites sont ainsi fort intéressantes autant sur le fond que sur le format.
Le défilé diplomatique n’est pas passé inaperçu. Si chacun des convives de l’Algérie a ramené des dossiers bien spécifiques dans ses valises, le volet diplomatique s’est taillé la part du lion. À commencer par la priorité absolue de notre politique étrangère. La Palestine, naturellement, qui ne peut ne pas être sur la table des discussions.
C’est-à-dire, la situation dans les territoires occupés et l’adhésion à part entière à l’ONU. C’était dans le cœur même de la visite du PM et ministre des AE. Sur place, Mohammad Mustafa a eu, encore une fois, le cœur net, au sujet du soutien fort et constant de l’Algérie et de son Président. Sa visite était hautement symbolique qu’elle exprime toute la gratitude palestinienne envers notre pays.
Partenaire traditionnel et allié stratégique, la Russie de Vladimir Poutine qui a dépêché son représentant spécial pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Mikhaïl Bogdanov, ne fait que renforcer sa position avec l’Algérie. Au Conseil de sécurité, les deux pays étaient d’une même voix lorsqu’il a été question de tordre le cou aux États-Unis qui font office d’avocat du bourreau sioniste.
Le « forcing » diplomatique de l’Algérie pour un cessez-le-feu à Ghaza aurait été sans effet immédiat sans la voix déterminante de la Russie parmi le gotha des décideurs du monde. Enfin, le déplacement du chef diplomatique de la Biélorussie en la personne de Sergueï Aleïnik, n’était pas non plus étranger à la question palestinienne. Avec Alger, Minsk partage un appel à la fin des exactions sionistes dans la bande de Ghaza.
Farid Guellil

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