« On est dans les temps », a affirmé le directeur général de Algerian Energy Company (AEC), à propos de la réalisation des cinq stations de dessalement d’eau de mer, d’une capacité de 300 000 m3 chacune, inscrites dans le programme complémentaire au plan d’urgence. Il intervenait hier matin sur les ondes de la chaîne 1 de la Radio nationale dont il était l’invité du « Forum de la 1».
Avec la mise en service dans les délais de ces cinq stations, l’eau dessalée entrera pour 42% dans la consommation d’eau des Algériens. En effet, la production d’eau dessalée passera de 2,1 millions de m3 par jour à 3,6 millions de m3 par jour et plus tard à 5,5 millions de m3 par jour. Il a rappelé qu’un autre programme de six stations de dessalement d’eau de mer a également été lancé. Outre AEC, la construction fait intervenir des entreprises publiques filiales de Sonatrach : la société nationale de Génie Civil et Bâtiment, l’entreprise nationale de travaux aux puits (EN GTP), la Société algérienne de réalisation de projets industriels (SARPI) et l’Entreprise nationale de canalisations (ENAC), pour quatre stations et la cinquième est confiée au Groupe public Cosider. Pour l’engineering, il est fait appel au partenariat étranger. Sur cette question de l’intégration, le DG de AEC fait savoir que le génie civil et les conduites ainsi que la câblerie électrique permettent d’atteindre 30% à 40% ; il reste les pompes et les membranes d’osmose inverse qui sont importées. Il s’agit, ajoute-t-il, de sécuriser le fonctionnement des installations, ce qui pose le problème des intrants importés. A ce sujet, il révèle que les membranes d’osmose inverse qui constituent le cœur du fonctionnement de la station de dessalement d’eau de mer, pourront être produites à 10% en Algérie à un coût très inférieur à leur prix sur le marché international, ce qui permettrait non seulement de les intégrer aux stations de dessalement mais aussi de les exporter. La même démarche pour les filtres est envisagée. Les pompes également pourront être produites en Algérie. Pour l’heure, il fait savoir qu’elles sont importées du Japon. Pour le DG d’AEC, il est impératif que les intrants actuellement importés soient fabriqués en Algérie. La maintenance aussi doit être algérienne. Il estime qu’une fois le programme de réalisation des stations de dessalement d’eau de mer totalement achevé , il pourrait y avoir un excédent de production d’eau par rapport aux besoins, et donc la possibilité pour l’Algérie d’exporter de l’eau. À propos de l’Agence nationale de dessalement de l’eau (ANDE, établissement public à caractère industriel et commercial, récemment créé), il fait savoir que, comme l’AEC, elle s’occupe de dessalement d’eau de mer et d’eaux saumâtres. Il y a une coopération entre ANDE et AEC, dit-il. Il a évoqué les stations mobiles de dessalement (capacité de 2,5 millions de m 3) qui pourraient être installées, dans les situations d’urgence, pour répondre à un besoin immédiat d’approvisionnement en eau. Le cas pourrait se produire au Sahara où les eaux saumâtres nécessitent une opération de dessalement. Concernant l’utilisation des énergies renouvelables, le DG de AEC souhaite que les terrains accordés pour la construction de stations de dessalement d’eau de mer, soient assez étendus pour accueillir aussi les panneaux photovoltaïques qui fourniront l’énergie solaire pour le fonction des stations, et ainsi réduire le coût de production de l’eau dessalée. Pour rappel, Algerian Energy Company spa (AEC) est une entreprise publique créée en 2001 par Sonatrach et Sonelgaz à parts égales et détenue à 100 % par Sonatrach depuis 2018. Statutairement, ses missions consistent en la promotion de projets d’envergures, seule ou en partenariat avec des Firmes nationales ou étrangères exerçant, notamment, dans la génération d’énergie électrique, le dessalement d’eau de mer, les énergies renouvelables.
M. R.
