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La main tendue du Président

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Dès le mois d’avril, le pouvoir a appelé au dialogue, mais il a fallu attendre l’été pour que se constitue la Commission politique du Panel. Cette structure ne doit pas rester l’unique initiative de la société civile. S’adressant à toutes les composantes du Hirak, le président de la République, M. Tebboune, a, lui aussi, appelé au dialogue et tendu la main à tous les Algériens.
Croyant toujours décider du sort du Hirak, certains partis politiques ont déjà posé des conditionnalités au dialogue auquel a appelé M. Tebboune. L’une de ces exigences est la libération des prisonniers, dont certains ont été jugés et emprisonnés et d’autres, libérés. La logique voudrait que le président de la République inaugure son mandat par des décisions de grâce et non pas par des coups de téléphone à une justice à laquelle il doit, au contraire, consacrer sa liberté.
Il est d’ailleurs étonnant que les partis politiques s’expriment avant le mouvement citoyen lui-même. Les jeunes hirakistes, les travailleurs et les chômeurs, qui sont les premiers à donner vie au mouvement et à lui insuffler son caractère pacifique, ont carrément été exclus au profit de leaders et de personnalités partisanes et non partisanes qui se sont mis sur le devant de la scène. Les forces vives du Hirak, qui étaient supposées être ses premiers représentants, d’autant qu’ils étaient ses initiateurs, ont carrément été recalées dans la marge d’un mouvement vite devenu élitiste, puis dangereusement attentatoire aux libertés d’autrui, en s’en prenant aux votants. Des éléments exogènes ont chevauché le mouvement au profit de leur propre agenda politique voire, leurs desseins impérialistes. Si M. Tebboune a insisté sur sa sympathie pour le Hirak, c’est parce qu’il est conscient que sa composante est saine. Aujourd’hui, ces forces vives devraient prendre leur destin en main, sans tuteurs, et designer leurs représentants, d’autant que les ennemis du pays ont carrément jeté le masque pour mettre en œuvre leurs plans.
Désormais que le pays a un président élu, les revendications contradictoires, le dégagisme borné et les insultes blessantes devraient laisser place à la sagesse pour prouver que les buts sont l’édification d’un État de droit et non pas à l’instauration du désordre et de l’anarchie.
Consciente des menaces qui pèsent sur le pays, la jeunesse algérienne est restée fermement attachée au caractère pacifique du mouvement, tempérant une crise porteuse de grandes menaces sur les institutions, sur l’économie et l’ordre voire, l’intégrité et la souveraineté nationales.
À travers son appel au dialogue, le président de la République veut consacrer un véritable espace de débats, où certaines décisions se prennent de manière collégiale. La preuve, il veut également que la rédaction de la nouvelle constitution soit d’abord débattue par le peuple au lieu d’être une affaire de simples constitutionnalistes coupés du peuple, de ses problèmes et de ses aspirations.
Par Ali El Hadj Tahar

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