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PAR LA VOIX DE SON GOUVERNEMENT : Le Maroc reconnaît qu’il n’a pas de souveraineté sur le Sahara occidental  

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Une décision qui, pour opportuniste qu’elle soit, fera néanmoins date et devrait donner à réfléchir à ceux qui soutiennent à bout de bras, le Maroc.  En effet le Conseil des ministres marocain a reconnu que le Maroc n’a pas de souveraineté sur les territoires du Sahara occidental occupés, lors de l’adoption de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, sous la présidence du Roi Mohamed VI, dont le texte « intègre les eaux adjacentes au Sahara occidental ». « Ainsi, et de manière solennelle, le Maroc reconnaît qu’il n’est pas souverain au Sahara occidental vu qu’il faut un processus d’intégration. C’est un recul considérable : pour protéger les entreprises occidentales, le Maroc renonce à ses affirmations de souveraineté! », ont précisé les mêmes sources. « Depuis l’avis de la Cour Internationale de Justice de 1975, les dirigeants marocains savent parfaitement que le droit international leur interdit de revendiquer leur (prétendue) souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. Mais, ils ont choisi, avec l’accord des puissances occidentales, le passage en force. Hassan II a violé l’avis de la Cour, et organisé l’invasion militaire du territoire. Depuis, le Maroc est puissance militaire occupante, et aucun État dans le monde n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », rappelle-t-on.
Pour permettre la présence des entreprises européennes sur le territoire du Sahara occidental et dans les eaux adjacentes, les dirigeants politiques européens faisaient référence à la notion « d’administration de facto », en quelque sorte une application de fait. L’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 21 décembre 2016, rendu suite à l’examen de la plainte du Front Polisario, a démontré que cette notion n’avait aucune valeur juridique, en rappelant que le Maroc n’ »est pas souverain sur le territoire » sahraoui.
Réagissant à ce propos, Mhamed Khaddad, responsable au sein du Front Polisario  et chargé de la coordination avec la Minurso, qui a suivi tout le processus européen, a constaté qu' »au lieu de négocier avec le Front Polisario, les dirigeants européens ont voulu sauver la mise au colonisateur, mais avec un montage juridique dont le coût va s’avérer très élevé pour le Maroc ».
« Vu que la notion d’application «de fait» n’a plus de valeur, les dirigeants européens ont décidé d’un processus explicite d’intégration du territoire sahraoui et des eaux adjacentes. Ainsi, pour sauver ses relations avec l’Europe, voilà le Maroc obligé de reconnaître qu’il faut intégrer le Sahara occidental dans l’accord UE/Maroc. C’est une humiliation pour la position marocaine, et un grand recul », a affirmé M. Kheddad, cité par les médias sahraouis.
L’accord doit maintenant être validé par le Parlement marocain, qui n’a aucune indépendance. Mais il sera tout   de même intéressant de voir les parlementaires marocains valider par un vote public un accord qui reconnaît que le Sahara occidental ne fait pas partie du territoire marocain, ce qui oblige de mentionner son ajout dans l’accord, a-t-on ajouté.
Dans ce contexte, M. Kheddad a poursuivi qu' »un État est globalement engagé par ses accords internationaux. Aussi, si le Parlement marocain ratifie l’accord, nous utiliserons cet acte dans toutes les instances pour démontrer que le Maroc a reconnu que le Sahara occidental ne fait pas partie de son territoire ».
Mokhtar Bendib

RÉPRESSION
Le Front Polisario saisit l’ONU
Le Front Polisario a saisi les instances de l’ONU suite à la répression brutale de jeunes sahraouis à Smara par les forces de sécurité marocaines, alors qu’ils fêtaient la libération du détenu politique sahraoui, Salah Abdallah Lebsir. Le représentant du Front Polisario, auprès de l’ONU, Mohamed Sidi Omar, a adressé une lettre de dénonciation au chef de la Minurso, Colin Stewart, aux sous secrétaires adjoints de l’ONU en charge des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix et aux membres du Conseil de sécurité.
Les forces de l’ordre marocaines et des agents paramilitaires ont fait preuve d’une  » barbarie qui parle d’elle-même et se passe fort bien de tout commentaire », a dénoncé le diplomate qui a accompagné sa lettre d’un enregistrement vidéo montrant des jeunes sahraouis brutalisés par les forces de sécurité marocaines. « Malheureusement, ces pratiques terroristes sont perpétrées dans un black-out médiatique total » imposé aux territoires sahraouis occupés où des journalistes et défenseurs des droits de l’Homme sahraouis sont « persécutés et détenus de façon arbitraire », a-t-il déploré.
M. Sidi Omar a cité le cas de Nezha El Khalidi, arrêtée le 4 décembre 2018, alors qu’elle diffusait, en direct sur Facebook, une scène de rue au Sahara occidental occupé dénonçant la répression des manifestants sahraouis.
Rappelant les recommandations du secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, le représentant sahraoui a souligné l’urgence de mettre en place une surveillance indépendante des droits de l’homme dans les territoires occupés.
Dans ce rapport, le chef de l’ONU a estimé qu’ »une surveillance indépendante, impartiale, globale et durable de la situation des droits de l’Homme est nécessaire pour garantir la protection des sahraouis » dans les territoires occupés.
Le diplomate affirme qu’ »il est devenu impératif que l’ONU, par le biais de sa mission sur le terrain, prenne les mesures nécessaires pour mettre fin aux brutalités et l’impunité des autorités marocaines  » qui violent les droits humains fondamentaux des sahraouis dans les territoires occupés.
« Notre peuple a beaucoup souffert et sa patience et confiance dans le processus de paix des Nations unies s’épuisent de jour en jour », indique-t-il.
M. B.

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