Les personnes à mobilité réduite se sont rassemblées, hier, sur l’esplanade de la Grande- Poste à Alger, pour exiger le départ du système politique en place et surtout pour dénoncer les difficultés de vie au sein d’une société qui ne leur est pas adaptée. Cette fois-ci, la mobilisation des citoyens aux besoins spécifiques n’a pas été réprimée par les forces de l’ordre, comme ce fut le cas, il y a quelques semaines ! Ils sont sortis pour participer au mouvement de contestation et pour dénoncer, notamment, l’abandon de l’État de cette catégorie sensible de la société. L’objectif primordial de cette mobilisation était pour réclamer la nécessité d’augmenter le nombre de structures et d’organes de prise en charge de cette frange de la société. Munis de l’emblème national, les manifestants pacifiques scandaient des slogans hostiles au pouvoir, pancartes brandies où sont écrits des messages : « On ne peut survivre avec 4000 DA», «Non à la discrimination et à la marginalisation», «Nous voulons notre dignité». Aussi, ils étaient nombreux à manifester hier, à la Grande-Poste. Les parents des personnes handicapées ont crié leur mécontentement et leur souffrance sur plusieurs questions comme celle de la santé ou des études, pour ne citer que ces deux exemples, ils souhaitent qu’il y ait plus d’égalité et de respect. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, un monsieur sur chaise roulante a indiqué que «la vie au quotidien pour les personnes atteintes d’un handicap en Algérie est semée d’embuches : c’est la double peine», dit-il. Tout en déplorant «l’état des routes qui ne sont pas adaptés aux handicapés, les immeubles sans ascenseurs, ni rampe, le manque de véhicules aménagés et bien d’autres difficultés. » D’autres manifestants de la même frange de la société se sont interrogés, avec persistance, sur la pension insignifiante des personnes handicapées : «comment s’appelle une vie à 4000 DA/ mois ?» «Le ministère de la Solidarité nationale n’apporte aucune aide aux personnes à mobilité réduite», souligne un des protestataires, avant d’ajouter : «l’absence de structures et les multiples difficultés auxquelles on fait face quotidiennement, poussent des milliers d’handicapés à abandonner les études et parfois même de ne pas aller aux hôpitaux pour des soins médicaux », a-t-il insisté. Les nombreuses personnes à besoins spécifiques présentes, hier au rassemblement, tenu à Alger, attestant le refus de cette frange de la société au système politique en place. Ils n’ont pas cessé à réclamer le changement du régime politique. L’esplanade de la Grande-Poste a vibré au rythme de cris hauts et forts de ces manifestants. Ces derniers, faut-il le rappeler, ont exprimé leur indignation contre la situation actuelle de l’état du pays.
Med Wali