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SIT-IN DES MAGISTRATS ET AVOCATS DEVANT LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE : Pour une justice libérée de la pression du pouvoir exécutif

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Le Club des magistrats et l’Union nationale de l’ordre des avocats ont tenu, hier, devant le ministère de la Justice à Alger, un rassemblement de protestation, afin de réclamer l’indépendance totale de la justice, garantie qui est à même de pouvoir bâtir un État démocratique de droits. Les robes noires se sont mobilisées massivement pour exprimer leur soutien au mouvement populaire réclamant un changement du système politique en place.

À travers cette autre action, les magistrats et avocats ont appelé au respect de la volonté du peuple et des revendications de l’élite du pays. Ils ont revendiqué aussi la liberté pour les magistrats afin qu’ils se permettent d’ouvrir des enquêtes relatives aux affaires de corruption, sans qu’il y ait des décisions ou des pressions de la part des autorités.
Approchés et puis interrogés sur cette action de protestation appelant à la  liberté  de la Justice et du comment la rendre indépendante, les robes noires expliquent.

Me Noureddine Benissad, président de la LADDH : «L’indépendance de la justice ne peut se faire que dans un État démocratique »
Rencontré, hier, devant le ministère de la Justice, maître Benissad, président de la LADDH, a livré ses impressions sur cette question. Il dira que «l’indépendance de la justice est la colonne vertébrale dans un État de Droit. Ce genre de rassemblement libère la parole, redonne l’autorité aux magistrats pour qu’ils disent exactement ce qu’ils pensent de la situation et la Justice, de manière particulière notamment. C’est important qu’on commence, aujourd’hui, par des sit-ins et rassemblements pour  au moins libérer la parole dans un premier lieu. Et puis il ne faut pas se faire d’illusions ; l’indépendance de la justice ne peut se faire que dans un État démocratique. Dans un État autoritaire, il est impossible de parler de l’indépendance de la justice. Il y a un début à tout, il faut que la justice parte, effectivement, dans le sens à la limite de récupérer l’argent qui a été pris d’une manière illégale. Puisque cet argent appartient uniquement au peuple. Maintenant, avec la pression du peuple, la justice doit bouger d’une manière respectueuse pour se débarrasser des pressions exercées de la part des autorités.»

Me Salah Debouz, avocat et membre de la LADDH: «Un État de Droit commence par une justice indépendante»
« Je suis très fièr des juges et avocats qui sont venus au ministère de la Justice pour réclamer, haut et fort, la libération de la justice et à ouvrir des dossiers de corruption. Il ne faut pas oublier qu’un juge peut être exclu par une simple signature. D’ailleurs, je lance un appel aux juges ayant subi des pressions pour qu’ils dénoncent ces actes », répond l’avocat qui a été récemment arrêté avant d’être relâché et mis sous contrôle judiciaire. Invitant ainsi les juges : «Dénoncez la pression que vous vivez et nous allons vous défendre jusqu’au bout. » On réclame « l’indépendance de la justice ! Ce n’est que le premier pas, nous entendons parler que des juges reçoivent des pressions quotidiennement pour orienter leur travail, c’est inadmissible. Il faut absolument que la justice soit libérée de l’autorité et de toutes formes de pressions. Il faudrait que toutes ces pratiques disparaissent. Un État de Droit doit commencer par une justice indépendante, on est là pour soutenir les juges et les magistrats qui ont décidé d’entamer cette dynamique pour libérer la justice. Nous allons les soutenir à fond.»

Me Zoubida Assoul, juriste et avocate : «C’est une position historique des magistrats et avocats»
«Le rassemblement des magistrats et avocats demeure une position historique. C’est la première fois depuis l’Indépendance de l’Algérie que les magistrats sortent et réclament l’indépendance de la justice, clairement et librement. Nous, les avocats, comme vous le savez, on a toujours été dans la première ligne pour revendiquer l’État de Droit et l’État des libertés. Aujourd’hui, je suis très ravie que nos collègues magistrats soient sortis pour réclamer la libération de la justice, parce qu’ils savent que l’indépendance de la justice est la seule garantie pour  les droits des libertés et de tous les biens des citoyens.
Nous avons décidé comment la justice peut être indépendante et je peux même vous donner, juste à titre d’exemple, nous, les magistrats et les avocats, réclamons que le Conseil supérieur de la magistrature ne soit plus présidé par le président de la République, et qu’il soit plutôt présidé par un haut magistrat élu. Comme ça, on va soustraire la justice du pouvoir politique et du pouvoir exécutif qui est le président de la République. Donc c’est une très bonne chose, cette position est désormais la conviction des magistrats et avocats.»
Med Wali

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