«Chantage, diffamation, extorsion de fonds, blanchiment d’argent et constitution d’une bande de malfaiteurs …» En somme, les charges retenues contre eux sont au nombre de neuf. Pourtant les mis en cause ont bénéficié d’une liberté provisoire, depuis le 8 novembre dernier, dans l’affaire qui les oppose à Ennahar TV et son directeur.
Ils ont annoncé qu’ils vont «ester en justice» la partie adverse arguant du motif que «aucune de ces charges n’est appuyée de preuves». À tour de rôle, et lors d’une conférence de presse qu’ils ont animée, hier à Alger, ils ont affirmé «être victimes d’une chaîne de télévision qui a tout fait pour nuire à leur image» avant d’indiquer qu’ils s’«estiment lésés dans leurs droits» avant d’annoncer qu’ ils «procèderont au dépôt de plaintes individuelles pour chacun d’entre eux contre le directeur d’Ennahar TV, qu’ils accusent d’«atteintes à l’honneur et à la vie privée» et que «c’est devant la justice que le directeur d’Ennahar TV doit répondre de ses actes», ont-ils déclaré.
Pour les conférenciers, Abdou Semmar, Kamel Bouakaz, Mister AB, Merouane Boudiab et Fodil Dob, «les images diffusées en boucle durant le déroulement de leur procès ont exacerbé les tensions, nous ont affectés, ainsi que nos familles respectives» qui, pourtant, ont-ils rappelé «doivent bénéficier de la présomption d’innocence comme le dicte la loi». Plus loin, ils diront que «nos enfants sont traumatisés, ils refusent de se rendre à l’école et certains d’entre eux tombent malades». Outre cela, «nos parents ne comprenaient rien et ont failli être victimes de crises cardiaques…», ont-ils raconté. Pour eux, disent-ils, «cette chaîne TV nous a montrés comme s’il s’agissait de procès de dangereux criminels et de repris de justice et les images passées en boucle comme s’il s’agissait d’arrestation d’un Pablo Escobar (célèbre narcotrafiquant colombien, ndlr)», a déclaré le journaliste Abdou Semmar.
D’une voie commune, ils affirment ester en justice Ennahar TV et son directeur pour «diffamation et diffusion d’informations mensongères et pour non-respect du principe de présomption d’innocence». Pour l’artiste Kamel Bouakaz et le sportif Fodil Dob, les avocats ont souligné, à leurs propos, qu’«en les présentant comme une véritable bande de criminels, leur carrière est brisée», d’autant plus, ont-ils ajouté, que «pour un comédien, son image est son fonds de commerce».
En tout état de cause, et vu ce qu’ils venaient de témoigner, les conférenciers ont dénoncé «les manquements à l’éthique et la déontologie de cette même chaîne de télévision», pour reprendre leurs propos, en appelant les ministres de la Justice, Tayeb Louh, et de la Communication, Djamel Kaouane, «à intervenir » dans le cadre de l’application des lois de la République en vigueur.
Hamid Mecheri