Il y a peu de temps, Liam Fox, secrétaire d’État au Commerce international avait estimé que le départ de son pays de l’UE était une opportunité pour renforcer les engagements de l’Angleterre avec le reste du monde, et non pour s’en écarter.
Londres avait, depuis, entamé des négociations sur le Brexit, et avait accepté le principe de discussions sur les priorités fixées par l’UE, tout en adoptant comme principe de priorité le fait que le commerce libre et équitable reste le grand libérateur des pauvres du monde entier. C’est ce que d’ailleurs vient de soutenir la commissaire britannique pour le commerce en Afrique, Emma Wade-Smith, jeudi à Alger, avançant que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) est une opportunité pour son pays afin de hisser ses relations commerciales et d’investissement avec l’Algérie à un niveau plus élevé. À l’occasion du point de presse organisé et tenu en marge de sa visite de travail à Alger, sur les possibilités de d’augmenter les volumes d’échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Algérie à la faveur du Brexit, Mme Wade-Smith avait jugé que la sortie de l’UE n’est qu’une opportunité qui permettait aux Britanniques de réfléchir à mettre en place un cadre meilleur pour augmenter les échanges avec les différents pays, dont principalement l’Algérie. Mme Wade-Smith a soutenu que le volume actuel des échanges, entre les deux pays, estimé à 2 milliards de livres britanniques, n’est pas suffisant et ne reflète pas les ambitions affichées par les deux parties ni les opportunités existantes en matière de partenariat. Et d’avancer que les deux parties possèdent des atouts pour mieux faire. Il s’agit surtout, pour elle, de renforcer le partenariat qui représente le moyen clé pour développer les relations économiques entre les deux pays, en saisissant les opportunités importantes qu’offre l’Algérie avec le savoir-faire britannique. La commissaire britannique a, dans ce contexte, analysé que les deux communautés d’affaires ne se connaissent pas assez, et qu’il s’avère aujourd’hui opportun de les rapprocher davantage pour mieux comprendre la situation et les opportunités qui existent en Algériesignalant que pas moins de 127 entreprises britanniques activent en Algérie.
Pour renforcer le partenariat et le hisser au niveau qui est sensé être le sien, la commissaire britannique pour le commerce en Afrique a préconisé de rapprocher les communautés d’affaires dans les deux pays, argumentant de la nécessité de sensibiliser davantage les hommes d’affaires du Royaume-Uni sur les possibilités de partenariat existantes en Algérie dans les différents domaines, notamment les hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’agriculture, l’industrie, l’urbanisme et les villes intelligentes. Toutefois, a-t-elle estimé, le partenariat entre l’Algérie et le Royaume-Uni.
Peut être réalisé et élevé au-delà du lien bilatéral traditionnel, citant, dans la foulée l’exemple du nouvel aéroport d’Alger en cours de réalisation par une entreprise chinoise avec un apport britannique important en matière de conception, d’architecture et d’équipements.
Pour la commissaire britannique, ce rapprochement permettra également d’appuyer les ambitions algériennes en matière d’exportation vers l’Afrique en appuyant le gouvernement algérien à atteindre ses objectifs en matière de diversification de l’économie algérienne et de réforme structurelle. Traitant de la question des restrictions prises par l’Algérie pour réguler son commerce extérieur, Mme Wade-Smith a rappelé que son pays continuerait à inciter ses opérateurs à saisir les opportunités d’affaires offertes par l’économie algérienne, commentant que l’État algérien décide des règles et lois qui conviennent à son économie, même si nos positions sur le commerce international libre sont claires.
Les Britanniques ne se disent guerre hostiles à la règle 51/49
Abordant la loi 51/49 % régissant l’investissement étranger en Algérie, la commissaire britannique a considéré que cette règle ne constitue pas une entrave pour les entrepreneurs de son pays, soutenant que cela ne peut pas freiner la volonté des entreprises britanniques à investir en Afrique, «ceci d’autant plus que l’Algérie n’est pas la seule à adopter une telle mesure, beaucoup de pays en Afrique ont des lois similaires» devait-elle argumenter et de déclarer que le stock d’investissements en Afrique dépasse les 45 milliards de livres.
Pour Mme Wade-Smith, le constat est clair «Ne pas détenir complètement le capital n’est pas une raison suffisante pour refuser de venir investir», a-t-elle avancé, et de poursuivre que les entreprises britanniques ont construit leur bonne réputation à l’international grâce à leurs capacités à travailler en étroite collaboration avec des entreprises locales. «D’habitude, les entreprises ont tendance à croire que la détention à 100% du capital de l’investissement est la décision la plus appropriée, mais en réalité, ce n’est pas toujours le cas» a-t-elle soutenu dans ce sens.
Zacharie S Loutari