Le groupe pharmaceutique français Sanofi a inauguré, avant-hier, en grande pompe, sa troisième usine en Algérie.
Présenté comme étant le plus grand complexe industriel de production et de distribution pharmaceutique en Afrique, le groupe envisage de commencer la commercialisation des médicaments au cours de l’année prochaine 2019. Autrement, après l’achèvement du process des validations auprès du ministère de la Santé. Selon les explications fournies par le groupe, l’usine a nécessité un investissement de plus de 10,6 milliards de dinars (85 millions d’euros), sera située sur un site de plus de six hectares, à Sidi Abdallah. Elle comprend une unité de production conçue pour fabriquer une centaine de spécialités pharmaceutiques dans différents domaines thérapeutiques (diabète, cardiologie, neurologie…), ainsi qu’un site de stockage de 4 000 m3 et un centre de distribution. À terme, le complexe employera environ 400 personnes.
«Ce complexe offre une capacité de production de plus de 100 millions d’unités annuellement», a indiqué le P-DG de Sanofi Algérie, Haïssam Chraïteh lors de la cérémonie d’inauguration. «L’usine est actuellement en phase d’essais techniques et va entamer incessamment le process réglementaire avec l’acquisition des validations nécessaires pour avoir l’agrément final», a encore précisé le P-DG. Interrogé sur les objectifs du groupe en matière d’exportation des médicaments produits en Algérie, Chraïteh a souligné que «la priorité est de démarrer le complexe de manière fiable».
«Le site est fait pour être amené à produire plus de formes et de produits de gamme Sanofi. Mais avant d’aller plus loin dans son élargissement il doit d’abord consolider son démarrage et respecter les engagements pris en matière de sécurisation d’approvisionnement», a-t-il indiqué. «Après, le site est fait avec une telle envergure pour pouvoir attaquer d’autres marchés à terme», a-t-il encore avancé. Autrement, avec ce grand complexe, Sanofi augmentera progressivement la part de ses produits fabriqués localement à 85% par rapport au total de ses activités en Algérie, contre 65% actuellement.
De son côté, le vice-président exécutif du groupe, chargé des marchés émergents, Olivier Charmeil a affirmé que «c’est l’un des ratios les plus élevés pour le groupe Sanofi au monde», tout en rappelant que l’Algérie a été parmi les cinq pays qui ont accueilli les plus grands projets du groupe Sanofi ces dernières années, à côté de la Chine, la Russie, le Brésil et le Mexique. Il a expliqué le choix de l’Algérie parmi ses pays, par la présence du groupe Sanofi qui remonte à 27 ans, l’attractivité du marché algérien, les compétences des équipes, ainsi que la volonté des autorités publiques à développer l’industrie pharmaceutique.
« L’ensemble de ces critères qui fait que nous prenons cette décision qui est guidée par une vision stratégique à long terme », a-t-il lancé.
Avec une population de 41 millions d’habitants, l’Algérie est le premier marché de Sanofi en Afrique. Le groupe, leader du secteur, y détient 13 % du marché pharmaceutique, estimé à 3,3 milliards d’euros. Cette usine permettra à Sanofi de se positionner sur le marché algérien, tout en ouvrant la porte de l’Afrique.
Lamia Boufassa