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71e Festival de Cannes : Godard, Spike Lee et l’Asie en force

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Des vétérans, comme le Franco-Suisse Jean-Luc Godard et l’Américain Spike Lee, des cinéastes en difficulté dans leur pays ,comme l’Iranien Jafar Panahi et le Russe Kirill Serebrennikov, seront en compétition lors du Festival de Cannes, où l’Asie sera en force.

Trois femmes, la Française Eva Husson, la Libanaise Nadine Labaki et l’Italienne Alice Rohrwacher seront également en lice pour la Palme d’or, dans une 71e édition où la place des femmes sera attentivement scrutée, six mois après le séisme Weinstein. Le jury sera présidé par l’actrice australienne Cate Blanchett, figure de proue de la lutte contre le harcèlement. «Il y a une différence entre les femmes cinéastes et la question #MeToo», a souligné jeudi le délégué général du Festival Thierry Frémaux, chargé de la sélection. «Il n’y aura jamais de sélection en discrimination positive pour des femmes». A ce stade, 18 films sont retenus pour briguer la Palme d’Or cette année (8-19 mai). Quelques ajouts sont encore possibles. Du côté des réalisateurs confirmés, le cinéaste de légende de la Nouvelle Vague Jean-Luc Godard, 87 ans, reviendra pour la septième fois en compétition avec «Le livre d’image», «film dans la veine des essais de Jean-Luc Godard» selon Thierry Frémaux, quatre ans après avoir obtenu le prix du jury pour «Adieu au langage». Le plus grand rendez-vous mondial du 7e Art comptera par ailleurs cette année trois réalisateurs français en compétition, dont deux ont déjà concouru. Stéphane Brizé sera ainsi de retour avec «En guerre», nouveau film social avec Vincent Lindon après «La loi du marché», qui avait valu à l’acteur français le prix d’interprétation en 2015. Christophe Honoré, en compétition en 2007 pour «Les Chansons d’amour», sera quant à lui sur la Croisette avec «Plaire, aimer et courir vite» avec Vincent Lacoste et Pierre Deladonchamps. Nouvelle venue, la cinéaste Eva Husson sera en lice avec «Les Filles du soleil», son deuxième film, histoire d’un bataillon de femmes soldats kurdes avec Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot. Sans Netflix Autre vétéran au côté de Jean-Luc Godard, l’Américain Spike Lee, 61 ans, sera là avec «BlacKKKlansman», histoire vraie d’un policier afro-américain infiltré parmi des membres du Ku Klux Klan en 1978, avec Adam Driver et John David Washington. Un retour pour Spike Lee, 27 ans après sa dernière participation au Festival pour «Jungle Fever» (1991). Seul autre candidat américain, le quadragénaire David Robert Mitchell («It Follows») sera présent avec «Under the Silver Lake», un thriller avec Andrew Garfield. L’Asie sera particulièrement représentée: sept réalisateurs du continent fouleront cette année le tapis rouge, dont le Chinois Jia Zhangke, en lice pour la cinquième fois pour «Ash is Purest White» et le Japonais Hirokazu Kore-Eda, également en compétition pour la cinquième fois avec «Shoplifters». Egalement en compétition, deux cinéastes qui vivent au quotidien une situation compliquée dans leur pays. Jafar Panahi, interdit de travailler en Iran, et le metteur en scène russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence, sont invités. Le festival de Cannes compte d’ailleurs demander aux autorités de leur pays respectif de permettre à chacun de venir présenter son oeuvre. L’Europe sera également représentée par les Italiens Matteo Garrone pour «Dogman», sa quatrième sélection en compétition, et Alice Rohrwacher pour «Lazzaro Felice» ou encore le Polonais Pawel Pawlikowski («Ida») pour «Cold War». Peu de grandes stars fouleront cette année le tapis rouge, si ce n’est le couple star Penelope Cruz et Javier Bardem, en compétition et en ouverture avec «Everybody Knows» de l’Iranien Ashgar Fahradi, ou encore Adam Driver, Andrew Garfield ou Marion Cotillard pour «Gueule d’ange» de Vanessa Filo dans la section Un certain regard.
Le géant américain du streaming Netflix sera lui absent après la polémique qui avait éclaté l’an dernier, en raison de la règle du Festival interdisant désormais à tout film sans distribution en salles en France d’être en compétition. Netflix avait fait scandale l’année dernière à Cannes en refusant de diffuser en salles les films «Okja» de Bong Joon-ho et «The Meyerowitz Stories» de Noah Baumbach, tous deux en
compétition.

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