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20E VENDREDI DE MOBILISATION POPULAIRE PACIFIQUE : Une journée mémorable et décisive pour l’avenir du Mouvement

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Une marée humaine a envahi, vendredi dernier, pacifiquement les rues d’Alger et des grandes villes du pays, pour le 20e vendredi consécutif de mobilisation citoyenne qui coïncidait avec le 57e anniversaire de l’indépendance.

Une date tellement significative pour tous les Algériens et Algériennes, dont la célébration de la fête nationale a eu lieu dans un contexte politique très particulier. En effet, les manifestants ne cessent de réclamer, depuis vingt semaines, des changements à la tête de l’État, refusant même que le système politique  en place organise la présidentielle, tout en réclamant au préalable le départ de toutes les anciennes figures de l’ancien régime.
Malgré un climat caniculaire, la mobilisation a été très largement supérieure. Très tôt le matin près de la Grande Poste et de la Place Maurice Audin à Alger, les Algériens ont été déjà des centaines à se rassembler et à scander les objectifs qu’ils visent depuis le début de cette mobilisation populaire pacifique, le 22 février dernier. Des chants révolutionnaires et patriotiques, ou des chansons en kabyle ont été répétés par les manifestants pour la liberté et la démocratie de l’Algérie.Youyous et instruments de toute sorte ont rythmé cette manifestation festive et revendicative . Certains citoyens, notamment les plus âgés, émus de voir la grandiose mobilisation en ce jour de célébration du 5 juillet, ont versé des larmes, la plupart revivaient le souvenir d’enfance, celui d’avoir pris part aux manifestations de l’indépendance du peuple algérien, il y a 57 ans, le 5 juillet 1962. Dans l’après-midi, les manifestants ont submergé la capitale, la foule est devenue de plus en plus dense à Alger. Drapés de l’emblème national ou écharpes aux couleurs nationales autour du cou ou sur la tête, les manifestants scandaient des slogans appelant au départ des personnalités politiques encore aux commandes du pays. Pour ce 20e vendredi, les Algériens étaient plus déterminés, plus conscients mais surtout plus fiers de ce qu’ils ont réalisé jusqu’ici. Leurs pancartes l’expliquent bien et les manifestants sont catégoriques et veulent un changement structurel du système politique. Rappelons que les marcheurs ont réitéré, lors de cette marche,leurs slogans habituels relatifs au changement du système politique en place. Ils ont, plus d’une fois, scandé « Etat civil et non militaire », « Non à l’injustice et la répression », ou encore « le peuple est la seule source de pouvoir ».

Présence remarquable de Moudjahidate et de femmes
Un grand nombre de « moudjahidate » et de femmes ont figuré, hier, parmi les manifestants de tous âges qui ont défilé dans le calme, aux cris de « Djazaïer horra dimokratiya » (Algérie libre et démocratique). La présence de l’icône de la Guerre de libération nationale, Djamila Bouhired, et aussi de la sœur du martyr et l’autre leader de la Révolution Larbi Ben M’Hidi, Drifa, ainsi que d’autres acteurs et témoins de l’Indépendance encore en vie, a été d’un apport moral considérable pour les milliers de manifestants, à Alger et à travers le pays, qui célébraient le 57e anniversaire de l’Indépendance au rythme du mouvement populaire pacifique qui a marqué son 20eme vendredi de mobilisation par des marches imposantes, dans l’ensemble des wilayas du pays, et où la jeunesse a été fortement présente. Ces braves femmes ont, dès le début, soutenu le mouvement populaire et elles continuent de le faire pour leur dire que l’Algérie est au dessus de tous. Soumia et sa grand-mère, Na Yamina étaient parmi les marcheurs, elles nous disaient que  » les femmes entendent faire basculer l’histoire », ont-elles expliqué. « Les femmes ont toujours été présentes lors de ces mobilisations, mais aujourd’hui, parce que c’est le 57e anniversaire de l’indépendance, on se rappelle un peu plus des femmes qui se sont battues pour le pays dans le passé », ajoute Na Yamina, ancienne infirmière dans les rangs de l’Armée de Libération nationale. Aussi, d’autres  » Moudjahidate » étaient  présentes dans la marche, elles n’ont pas voulu raté l’occasion pour revivre les émotions de la date de l’Indépendance et de la jeunesse du  » 5-juillet 1962″. Zahia affirme que  » la présence des femmes est symbolique », en soulignant l’importance de cette date pour l’histoire du pays, que ce soit dans le passé ou dans le futur.

Détermination infaillible
Depuis quelques jours déjà, les Algériens se sont donné le mot sur les réseaux sociaux pour faire de ce 5 juillet une autre fête qui marque la récupération de leurs droits. Tous leurs droits et la concrétisation de leurs aspirations démocratiques. Djamel nous a confié que  » ce vendredi est une journée spéciale, le peuple est là, de toutes les couches sociales, des enfants aux plus vieux, tout le monde est mobilisé pour dire non au régime violeur des droits et de la Constitution. Nous voulons bâtir un État qui nous convient, il n’y a plus personne qui va nous recommander de ce qu’on doit faire. Les élections n’auront pas lieu tant que le peuple reste toujours à l’écart. Si on n’a pas réagi au temps voulu on aurait pu perdre notre liberté, dignité et surtout nos valeurs que nos parents nous ont inculqué, l’Algérie a perdu assez, ça suffit », estime Djamel, manifestant très fidèle au mouvement populaire pacifique. Pour sa part Nacer-Eddine, ingénieur nous a indiqué que  » Je suis sorti avec mes deux frères, comme nous l’avons fait depuis le début, et nous allons continuer à le faire jusqu’à l’élection d’un président légitime », a-t-il indiqué, et de poursuivre  » le peuple a réalisé un grand objectif, Bensalah ne conduira pas le dialogue, il est tout de même rejeté même s’il reste en poste. Je pense qu’il y a des gens de confiance qui peuvent être à la hauteur des aspirations du peuple.

Le peuple dénonce l’arrestation et l’emprisonnement de manifestants
Une autre revendication de la contestation est l’arrêt des interpellations de manifestants, dont plusieurs ont fini par être mis sous mandat de dépôt. Ils ont appelé les autorités à libérer «immédiatement et sans conditions» les manifestants détenus politiques et d’opinion, et à respecter les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique pendant les rassemblements, comme lgaranti par la Constitution. Des manifestants ont, pour leur part, réclamé la libération des détenus d’opinion, notamment ceux arrêtés durant les deux vendredi précédents pour port du drapeau amazigh. «Attalkou wladna ya l haggarine» (Libérez nos enfants, oppresseurs)», scandaient-ils.
Med Wali 

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