Depuis le début du Ramadhan, le consommateur algérien assiste à une hausse vertigineuse des légumes et fruits dans les marchés, où la mercuriale défie pronostics et promesses des ministères du Commerce et de l’Agriculture. Fruit très prisé en Algérie, la banane est cédée au prix fort et inaccessible de 800 dinars le kilogramme. Derrière, il y a toute une machination qui fait que les acteurs du circuit recourent à des procédés délictueux pour s’offrir des marges bénéficiaires hors-normes. Si jusque-là on s’égosille à tout bout de champ à justifier la hausse des produits frais par un manque de l’offre locale, qu’en est-il des produits importés, à savoir la banane pour meilleur exemple ? Ce fruit vendu à un prix exorbitant depuis le début de Ramadhan, censé être le mois de la piété et de la miséricorde. Soit, 300 DA de plus comme marge de gain à partager entre les différents intervenants du circuit commercial. Voire même plus, car le prix « réel » de la banane suivant l’évolution du marché international ne devrait pas dépasser les 230 DA. Mais, à voir le dernier coup de filet opéré par les services de la police chez les barons de la banane, fort à parier que les tenants de ce marché juteux auront désormais de sérieux soucis à se faire avec l’État qui, depuis quelques mois, a déclaré la guerre au phénomène de la spéculation illicite. En effet, nous apprennent hier les services de la police dans un communiqué, une quantité de 1243 tonnes de bananes stockées, à des fins de spéculation, dans des chambres froides, ont été saisies au niveau des wilayas d’Alger, Blida, Boumerdès et Chlef. Cette opération de la police a été menée suite à l’exploitation d’informations obtenues par ses services. Sur le terrain, et après un permis délivré par les instances judiciaires territorialement compétentes, les hommes en bleu ont effectué une perquisition dans les chambres froides et les entrepôts à l’intérieur desquels sont stockées d’importantes quantité de la banane. Pour les services de la police, les spéculateurs ont eu recours à ce stratagème pour échapper à la vigilance des autorités du commerce, puisqu’ « ils ont délibérément stocké et conservé les quantités de bananes au niveau des chambres froides pour les (ces produits) maintenir à l’état « non-mûrs » avant de les commercialiser ultérieurement à des prix exorbitants. Enfin, il convient de souligner que sept dossiers judiciaires ont été constitués à l’encontre de sept contrevenants dans cette affaire et lesquels ont été soumis aux instances judiciaires concernées.
Farid Guellil

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