Les images des inondations qui ont touché la capitale et certaines régions du pays ont ravivé de mauvais souvenirs chez les Oranais qui ont appris, chaque automne, à vivre un épisode douloureux, les pieds dans l’eau et la ville transformée en marécage.
Les appels à entamer une opération de curage préventif des avaloirs d’eaux pluviales se sont multipliés depuis le début de l’été, notamment ceux implantés dans les zones inondables de Mers El-kebir, Hai Ennedjma, Sidi-Houari, Sedikkia, Bir El-djir et plusieurs autres quartiers et cités de la ville d’Oran. Il faut reconnaitre que les équipes de la Protection civile et ceux de la société de l’eau et de l’assainissement d’Oran, trouvent beaucoup de difficultés à gérer une situation qu’ils ont héritée par la faute d’un réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales truffé de malfaçons. Les Oranais ont encore en mémoire les images des trémies inondées, de maison envahies d’eau, de routes coupées et de cités isolées par des torrents d’eau et de boue qui envahissent les lieux notamment durant les premières pluies automnales. Et comme exemple de malfaçons des conduites sous-dimensionnées, des réseaux principaux raccordés à des conduites de réseaux secondaires. C’est dire que c’est l’ensemble du dispositif d’assainissement de la ville et ses extensions qui nécessitent une révision de fond pour espérer régler le problème des inondations. Pourtant, les spécialistes en climatologie classent Oran et sa région comme zone d’ombre à faible pluviométrie. Un météorologue dira à ce propos que « les nuages en provenance de l’Atlantique trouvent sur leur chemin la chaîne du Moyen Atlas au Maroc. Ils déversent leur contenu pour se recharger en eau dans les régions Ouest du pays et poursuivre leur chemin vers le centre et l’Est de l’Algérie où ils sont à l’origine d’importantes chutes de pluie. La ville d’Oran est dans cette région d’ombre et il suffirait d‘un bon réseau d’assainissement, conçu selon les normes pour la mettre à l’abri des inondations, ce qui n’est pas le cas dans la configuration actuelle de la situation », note-t-il. Les responsables locaux sont donc avertis, ce qui s’est passé ces derniers jours dans les autres régions du pays est un signal d’avertissement.
Oran a toujours craint les pluies, notamment celles de l’automne. La balle est dans leur camp pour prendre toutes leurs dispositions, le temps presse et la météo est devenue, ces derniers temps, capricieuse, alors…
S. Ben