Accueil ACTUALITÉ UNE ÉCOLE BOMBARDÉE À GHAZA : Des dizaines de martyrs

UNE ÉCOLE BOMBARDÉE À GHAZA : Des dizaines de martyrs

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L’horreur continue de s’abattre sur la bande de Ghaza. Hier, une nouvelle attaque israélienne a visé une école abritant des familles déplacées dans le nord-est de la ville de Ghaza, causant la mort de dix civils et faisant de nombreux blessés. Rien que ces dernières 24 heures, 39 martyrs et 105 blessés ont été enregistrés dans différents hôpitaux de l’enclave. Depuis le 18 mars dernier, le nombre de morts et de blessés s’élève respectivement à 1 928 et 5 055.
Il s’agit de l’école Yafa, transformée en abri temporaire par des civils fuyant les bombardements répétés. Ce drame s’ajoute à une longue liste de crimes commis par l’occupation israélienne, qui poursuit son agression contre Ghaza depuis le 7 octobre 2023. Selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé du territoire assiégé, le nombre de martyrs s’élève désormais à 51 305, tandis que le nombre de blessés atteint 117 096. Les équipes de secours, elles, peinent à atteindre les victimes, toujours coincées sous les décombres ou dans les rues, où les bombardements incessants rendent tout déplacement dangereux. Des appels à l’aide désespérés émanent des survivants, comme ceux lancés depuis les quartiers de Zeitoun et Shuja’iya, dans l’est de Ghaza, ou encore depuis la rue Al-Nakheel, où des familles entières ont été ensevelies vivantes sous les ruines de leurs maisons. À Jabalia, au nord de la bande, les frappes se sont multipliées. L’aviation israélienne a ciblé un bâtiment résidentiel appartenant à la famille Shaaban, causant la mort d’au moins trois personnes.
À cela s’ajoutent les frappes sur les tentes de déplacés à Khan Younès et l’incendie de cinq autres tentes par un drone de type quadcopter dans le quartier de Shuja’iya. Les hôpitaux ne sont pas épargnés. Le ministère de la Santé a dénoncé les dégâts considérables infligés par les bombardements au service de soins intensifs de l’hôpital pour enfants Al-Durra, situé à l’est de Ghaza.
Le système d’énergie alternative de l’établissement a également été détruit, compromettant les capacités de prise en charge d’urgence. Dans le nord, l’hôpital Kamal Adwan et l’hôpital Al-Awda ont été délibérément visés par l’artillerie lourde de l’occupation. La situation sanitaire est d’autant plus dramatique que plus de 400 patients souffrant d’insuffisance rénale sont décédés ces derniers mois en raison d’un manque critique de médicaments et d’équipements nécessaires à la dialyse.
Le Dr Abdel El-Qishawi, chef du service néphrologie à Ghaza, affirme que ces pertes représentent 42 % des patients répertoriés avant le début de la guerre. Il indique que les séances de dialyse ont été réduites à deux par semaine au lieu de trois, augmentant les risques d’intoxication et de complications fatales. Le blocus imposé à Ghaza rend presque impossible l’entrée de médicaments, de carburant ou d’aide humanitaire. Les bombardements ciblent même les équipements municipaux, comme les camions de collecte d’ordures, ce qui a paralysé les services de déblaiement, de récupération des corps et d’assainissement, accentuant la détresse psychologique des familles. Selon les données du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), la destruction méthodique des infrastructures civiles par l’armée israélienne rend tout retour à la vie impossible dans une grande partie du territoire. Le pilonnage de structures municipales a contribué à l’interruption des services publics, augmentant encore la souffrance de la population. De nombreuses organisations humanitaires, dont le Croissant-Rouge palestinien et le système des Nations unies, ont vivement dénoncé la mort de 15 secouristes en mars à Rafah, assassinés par l’armée israélienne alors qu’ils intervenaient en pleine urgence humanitaire. Les conclusions d’une prétendue enquête militaire israélienne évoquant une « erreur professionnelle » ont été catégoriquement rejetées par les ONG, qui parlent de crime de guerre. Le Croissant-Rouge palestinien a également révélé que les forces d’occupation ont empêché l’évacuation des blessés et enterré les secouristes tués dans une fosse commune, bafouant de manière flagrante les principes du droit international humanitaire. Ce mercredi matin, les bombardements israéliens se sont poursuivis sans relâche sur plusieurs zones de la bande de Ghaza. À Rafah, au sud, l’armée israélienne a fait exploser plusieurs maisons. À Khan Younès, un homme a été tué par balle, tandis que d’intenses bombardements ont visé le camp de réfugiés de Maghazi. Dans l’est de Ghaza, des frappes ont visé des infrastructures civiles, notamment des panneaux solaires sur les toits de l’hôpital pour enfants Al-Durra, déjà endommagé.
En parallèle, des tentatives suspectes de dépeuplement du territoire ont été signalées. Plusieurs sources à Ghaza et en Europe ont révélé que des organisations étrangères incitent les Palestiniens à quitter la bande de Ghaza pour s’installer dans des pays occidentaux. Une manœuvre perçue par beaucoup comme une entreprise de transfert forcé de population, visant à vider Ghaza de ses habitants.
Le bilan de cette guerre est lourd et s’alourdit de jour en jour : plus de 51 266 martyrs, en majorité des femmes et des enfants, 116 991 blessés, plus de 10 000 personnes portées disparues, et une famine qui frappe déjà les plus vulnérables. L’étau se resserre sur Ghaza, transformée en cimetière à ciel ouvert sous les bombes et l’indifférence d’une communauté internationale paralysée. Une seule constante demeure malgré les bombes, les destructions et les massacres, la population de Ghaza, meurtrie mais digne, continue de résister à l’effacement.
M. Seghilani

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