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Un redéploiement diplomatique algérien tous azimuts

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Par Ali El Hadj Tahar

Le président handicapé a eu un rôle handicapant sur tous les secteurs de la vie économique, sociale, culturelle et diplomatique du pays. La régression de l’Algérie a commencé dès le premier mandat, même si le recul économique a été camouflé par la remontée fulgurante du prix du pétrole qui a permis d’engranger plus de 1 000 milliards de dollars en quelques années.
Cependant, cet argent n’a pas servi au développement, bien au contraire. Sa dilapidation n’est un secret pour personne. En dehors de quelques infrastructures et projets réalisés dans le secteur de l’habitat et des travaux publics, le reste s’est évaporé dans la nouvelle politique qui a progressivement remplacé la production par ce que les Algériens ont appelé, à juste titre d’ailleurs, la stratégie de l’import-import. De surcroît, au lieu de favoriser les investissements étrangers, ces fameux IDE dont notre pays n’est que le dixième bénéficiaire en Afrique, l’Algérie s’est ouverte aux prédateurs, dont les scandales n’ont pas tardé à éclater, notamment ceux ayant éclaboussé Orascom Algérie, qui exploitait la marque Djezzy, ainsi que l’industriel indien qui a détruit El Hadjar, Arcelor Mittal.
Évidente depuis le premier mandat du président déchu, la régression du pays ne faisait aucun doute aux yeux de tous les observateurs nationaux et étrangers que ne trompaient ni les discours pompeux des autorités, ni l’octroi de fonds ANSEJ, ni l’autoroute Est-Ouest. L’absence de vision était patente puisque la dilapidation du réseau industriel, gage de l’autosuffisance et de développement, était un signe de la régression en cours, observable aujourd’hui sous forme de crise multidimensionnelle flagrante. N’était l’ANP qui veillait à la protection de la sécurité du pays, et dont la réponse cinglante a été donnée à Tinguentourine, le pays aurait sombré dans le chaos. Lorsque les ennemis du pays ont essayé d’exploiter le vide laissé après le 2 avril, la réponse de l’ANP a été encore plus forte puisqu’elle a réussi non seulement à déjouer le complot de déstabilisation, mais à avoir zéro mort et zéro blessé après 10 mois de manifestations.
L’Algérie n’est pas le plus grand territoire d’Afrique pour rien. Elle ne dispose pas pour rien de la 27e armée du monde, comme elle n’a pas d’immenses richesses humaines et naturelles pour être à la traine dans tous les domaines. Le redéploiement national commence par la diplomatie. M. Tebboune veut restituer au pays le respect qui lui est dû. Conscient du fait que l’aggravation de la crise libyenne risque de frapper durant plusieurs années ou même des décennies, Alger élève enfin sa voix pour calmer les ardeurs des belligérants. Cependant, les efforts de l’Algérie ne pourront s’arrêter là puisqu’elle veut jouer pleinement son rôle à l’échelle africaine et internationale au profit de tous les peuples de la région, d’autant que les crises régionales sont nombreuses. Or durant les vingt dernières années, plusieurs pays étrangers se sont incrustés dans la région, notamment depuis le « printemps arabe » qui a déstabilisé l’Afrique en déstabilisant la Libye. La prolifération du terrorisme à nos frontières a offert aux puissances étrangères le prétexte d’y créer des bases militaires, notamment la France, les États-Unis, l’Allemagne et même les Émirats arabes unis qui ont stationné leurs troupes au Niger, empiétant, eux aussi, dans nos platebandes.
Conscient des lacunes, des risques et des enjeux, notre ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, semble vouloir mettre les bouchées doubles tant le retard cumulé dans le domaine diplomatique est grand en dépit des efforts de MM. Lamamra et Messahel. Depuis son installation, M. Boukadoum est en train de redéployer l’Algérie sur la scène internationale. Et aujourd’hui, la voix de notre diplomatie peut être entendue car elle résonne sur le même ton que celui de la Présidence et en accord avec une volonté commune de faire en sorte que nos intérêts géostratégiques tout court ainsi que ceux de nos voisins et amis ne soient pas foulés au pied comme par le passé.
A. E. T.

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