Un enfant palestinien de six ans est décédé des suites de la famine et de la sécheresse dans la bande de Ghaza. Ce décès porte à 41 le nombre de victimes de famine dans l’enclave, en proie à des agressions israéliennes depuis neuf mois.
L’enfant, originaire de Deir al-Balah dans le centre de Ghaza, est mort de malnutrition, de déshydratation et du manque de fournitures médicales à l’hôpital Shuhadaa Al-Aqsa. Des sources médicales avaient précédemment indiqué qu’une cinquantaine d’enfants souffraient de malnutrition et de famine dans le nord de Ghaza. Début juin, le Bureau des médias à Ghaza avait averti que plus de 3 500 enfants palestiniens confrontés à une malnutrition aiguë risquaient de mourir, exposés à la mort, à des maladies infectieuses et à des retards de croissance et de développement. Les forces d’occupation ont commis hier trois massacres contre des familles à Ghaza au cours des dernières 24 heures, causant la mort en martyrs de 40 personnes et blessant 75 autres. Hier matin, au moins trois Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lors d’une frappe aérienne israélienne visant des maisons au sud de la ville de Ghaza. Des sources locales ont indiqué que des avions israéliens avaient bombardé un appartement résidentiel près du carrefour industriel au sud de Ghaza, tuant deux personnes et en blessant cinq autres. Une autre maison a également été bombardée, tuant une personne et en blessant sept autres. Dimanche soir, au moins dix Palestiniens ont été tués en martyrs et des dizaines d’autres blessés, avec plusieurs personnes encore sous les décombres, après que des avions israéliens ont ciblé une maison dans la région de Jabalia al-Nazla. Un autre massacre a été commis dans le camp palestinien de Jabalia, où dix personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées. De plus, une femme est morte et trois de ses enfants ont été blessés suite à un bombardement israélien d’une maison dans la région de Musabah, au nord de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Le bilan des agressions israéliennes contre Gaza depuis le 7 octobre dernier s’élève à 38 193 morts et 87 903 blessés. Des milliers de victimes restent sous les décombres et sur les routes, où les ambulances et les équipes de la protection civile ne peuvent pas les atteindre.
Les femmes enceintes ne sont pas à l’abri de la famine
ActionAid a annoncé que les femmes enceintes à Ghaza souffrent de malnutrition en raison de graves pénuries alimentaires, alors que la région est menacée de famine. Dans un communiqué publié lundi, l’organisation a expliqué que les nouveau-nés récemment accouchés à l’hôpital Al Awda, situé dans le nord de Ghaza et géré par l’organisation partenaire Awda d’Action Aid International, peinent à trouver une alimentation adéquate pendant leur grossesse en raison du manque de fruits et légumes. Par ailleurs, 55 % des mères allaitantes interrogées ont signalé des problèmes de santé entravant leur capacité à allaiter, et 99 % d’entre elles rencontrent des difficultés pour nourrir suffisamment leurs enfants. ActionAid a ajouté que le manque de nourriture impacte fortement la capacité des femmes à accoucher en toute sécurité et à allaiter leurs nouveau-nés, dont beaucoup naissent avec un poids dangereusement faible.
Le parlement arabe appelle à la fin des attaques contre les écoles à Ghaza
Le Parlement arabe a condamné le bombardement par les forces israéliennes d’une école abritant des milliers de déplacés dans le camp de Nuseirat, situé au centre de la bande de Ghaza. Cet acte est qualifié de « continuité de la guerre génocidaire » contre les civils palestiniens. Dans un communiqué diffusé dimanche par l’agence de presse palestinienne WAFA, le Parlement arabe a souligné que le ciblage incessant des écoles et des abris pour déplacés, ainsi que la perpétration de massacres horribles, représente une poursuite de la guerre génocidaire et du nettoyage ethnique contre le peuple palestinien. Il s’agit également d’un défi flagrant à l’ensemble de la communauté internationale et à ses résolutions et lois. Le Parlement arabe a exhorté la communauté internationale, et notamment le Conseil de sécurité, à exercer des pressions sur Israël pour qu’il mette fin à cette guerre génocidaire et aux massacres brutaux contre les civils palestiniens. Il a également demandé que les responsables de ces crimes de guerre soient tenus pour responsables et que des mesures soient prises rapidement pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire et médicale dans la bande de Ghaza, afin de réduire la famine et les conditions tragiques qui y règnent. Samedi, une attaque aérienne israélienne contre l’école Al-Jaouni, gérée par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et abritant des personnes déplacées à Nusseïrat, a fait 16 morts et 50 blessés, en majorité des femmes et des enfants. Les forces israéliennes poursuivent leur agression contre Ghaza pour le 275e jour consécutif, avec un bilan de 38 153 morts et 87 828 blessés, tandis que des milliers de victimes restent sous les décombres.
Des civils palestiniens pris au piège
Les troupes d’occupation israéliennes poursuivent leur invasion terrestre dans de vastes zones au sud-ouest de la ville de Ghaza, entraînant un déplacement massif de civils palestiniens et le siège de plusieurs familles dans divers quartiers. Des sources locales ont rapporté que les forces d’occupation ont pris d’assaut le siège de l’UNRWA à Ghaza après une série de violents bombardements et le lancement de bombes fumigènes dans les environs, et qu’elles y sont toujours stationnées. Elles ont également précisé que des dizaines de tireurs d’élite israéliens occupent des immeubles de grande hauteur à proximité du siège de l’UNRWA. L’Agence de presse «Anadolu» a indiqué que des véhicules militaires israéliens sont entrés dans le quartier de Tal Al-Hawa, la zone industrielle et la périphérie sud du quartier d’Al-Rimal, sous un feu nourri d’avions et d’artillerie. D’énormes explosions et des bombardements d’avions de combat et d’artillerie lourde ont visé, depuis hier à l’aube l’est, le centre et l’ouest de la ville de Ghaza, pour la première fois depuis plus de trois mois, lorsque l’armée israélienne avait mené une opération militaire à l’hôpital Al-Shifa’a et ses environs fin mars dernier. Les équipes de secours et d’ambulances tentent toujours d’atteindre les blessés et les morts pour les évacuer, malgré la difficulté de circuler dans la ville en raison de l’intensité des bombardements continus. Des témoins oculaires ont déclaré que des milliers de civils palestiniens ont été déplacés du sud-ouest vers le nord-ouest de la ville, passant la nuit dans les rues sans abri. Des dizaines de familles sont encore coincées dans leurs maisons dans les zones d’incursion, subissant des bombardements et des tirs continus sur toute personne se déplaçant sur les routes. L’opération militaire terrestre a commencé quelques heures après que l’armée israélienne a donné l’ordre d’évacuer les quartiers d’Al-Shuja’iya, Al-Tuffah et Al-Daraj, à l’est de la ville, vers les zones ouest attaquées à l’aube. Dans les zones centrales de l’enclave palestinienne, les équipes de la défense civile ont récupéré quatre corps et deux blessés après que les avions israéliens ont bombardé un appartement résidentiel de la famille « Eid » dans le camp de Bureij. Dans la ville de Rafah, au sud, l’armée israélienne poursuit ses opérations militaires terrestres pour le troisième mois consécutif, tout en continuant à détruire des bâtiments dans les zones centrales et ouest de la ville.
M. Seghilani
