Accueil ACTUALITÉ TRANSPORT EN COMMUN : Les prix seront-ils réellement réglementés ?

TRANSPORT EN COMMUN : Les prix seront-ils réellement réglementés ?

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Avec l’entrée en vigueur de la hausse des prix des carburants, les tarifs des transports en commun risquent d’augmenter en conséquence. Si maintenant le gouvernement n’a pas encore réglementé les prix, tout porte à croire que les transporteurs privés « profiteraient » pour revoir leur marge bénéficiaire.

Le retour au service des bus de transport de voyageurs et des taxis, attendu ce dimanche, réserve une mauvaise nouvelle pour les usagers des moyens de circulation en commun: ils devraient payer plus cher le trajet de voyage. Chez les opérateurs privés, les excuses ne manqueront pas pour justifier les prochaines augmentations des prix du ticket et des courses de taxi. Ils vont certainement mettre en avant l’arrêt de travail pendant près de trois mois et bien-sûr l’augmentation des prix des carburants décidés récemment par le gouvernement pour imposer des tarifs à considérer d’ « irraisonnables ». Une pratique répandue depuis longtemps et qui est malheureusement tolérée par les pouvoirs publics. Et pourtant, le directeur général des transports au ministère des Travaux publics et des Transports, Khoukhi Mourad, se veut rassurant lui qui avait annoncé avant l’adoption du PLFC 2020, que « si le Gouvernement décidera d’augmenter les prix des carburants, nous œuvrerons à ce que la tarification de transport soit réglementée et raisonnable, non préjudiciable et pour les opérateurs, et pour les usagers ». En parallèle, les transporteurs de voyageurs privés ont commencé à s’organiser pour mettre à profit cette annonce et exiger que « les tarifications qui seront mises en place soient suffisamment attractives pour les transporteurs ».
Ainsi, la Fédération nationale des transporteurs privés a affirmé que la tarification doit être suffisamment attractive aux opérateurs et adaptées aux nouvelles circonstances qui sont l’augmentation des prix des carburants. Une proposition qui sera l’objet d’une réunion entre la FNTP et le ministre des Travaux publics et des Transports, Farouk Chiali, explique-t-on du côté de ce syndicat professionnel, qui préconise une revalorisation des titres de voyage. « L’augmentation des prix des transports est la prérogative de ministère des Travaux publics et des Transports qui fixera seul le taux de ces tarifications », reconnait le même syndicat. La FNTP va aussi proposer un retour progressif au service, tout en observant les mesures sanitaires pour endiguer la propagation de coronavirus.

Les taxieurs aux aguets
De leurs côtés, les opérateurs de taxi affirment que la reprise de service en ces circonstances d’augmentation des prix des carburants ne serait pas « avantageuse » pour eux si les tarifs pratiqués n’augmentent pas. « La reprise de notre activité sera conditionnée par l’obligation de respecter un certain nombre de mesures sanitaires. Nous seront contrains de porter seulement un seul client. C’est-à-dire un énorme manque à gagner. Cela sans oublier que nous travaillons avec une tarification ancienne et dépassée », nous a expliqué Sid-Ali Aït lhocine, membre du bureau de la Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger.
La CCTWA justifie aussi la demande d’une augmentation des tarifs par le souci de faire face aux différentes charges qui attendent les taxis, après un arrêt de travail qui dure depuis trois mois. « Nous vivons une situation de précarité. Sans oublier les multiples problèmes qui nous attendent, liés au renouvellement de l’assurance de véhicule, ainsi que le contrôle technique, et pour d’autres, la problématique des locataires des licences d’exploitation de taxi des moudjahidine, que beaucoup risquent de perdre. Nous ne pourront pas faire face à tous ces problèmes sans un véritable soutien de l’État », poursuit-il. Toutefois, si le département des Transports n’a pas encore dévoilé les niveaux des nouvelles tarifications à appliquer – la décision de reprise des transports n’est pas encore annoncée -, cela ne voudrait pas dire que les chauffeurs des bus des transports en commun et les taxis n’iraient pas vers une révision anarchique des prix.
Des pratiques auxquelles sont habitués les Algériens avec des chauffeurs qui les mettent devant le fait accompli que celui par exemple, de ne pas rendre la petite monnaie d’un ou deux dinars pour en profiter d’une marge de 5 ou 10 DA sur chaque usager. En plus des prix du ticket jugés trop élevé par les usagers, les opérateurs ne respectent pas une tarification tenant compte de la distance, surtout qu’il n’y pas remise d’un ticket pour les petits trajets. Et c’est sans compter la médiocrité du service offert et l’état vétuste des véhicules de transport.
Hamid Mecheri

TRANSPORT FERROVIAIRE
La reprise du trafic annoncée au moment opportun
La Société nationale des Transports ferroviaires (SNTF) a indiqué, hier dans un communiqué, que la reprise du trafic du transport de voyageurs sera annoncée au moment opportun par les pouvoirs publics, réfutant ce qui a été rapporté par certains médias sur une reprise programmée dimanche prochain. «Contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias et réseaux sociaux, la reprise du trafic du transport de voyageurs sera annoncée au moment opportun par les pouvoirs publics », a précisé le communiqué. La SNTF est, quant à elle, « engagée en ce moment dans une vaste préparation du programme de transport et du dispositif des mesures préventives de sécurité sanitaires », a-t-elle ajouté.

H.M.

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