Diversifier l’économie nationale est sans doute le slogan qui se répète le plus, depuis la chute des prix du pétrole. En effet, le secteur des hydrocarbures qui représente la part belle du PIB en se chiffrant à 39% de ce dernier est par excellence le pilier de l’économie algérienne. L’Algérie qui a vu son pétrole (le Sahara Blend) baisser, entre décembre 2014 et février 2015, en perdant près de 5 dollars sous l’effet de la chute inquiétante des prix du baril sur le marché international, est appelée, plus que jamais, à mettre en place de vraies réformes pour diversifier son économie et réduire sa dépendance à l’exportation des hydrocarbures.
Dans ce sillage, la nouvelle conjoncture économique illustre l’urgence pour l’Algérie de mettre en place de vraies réformes économiques pour mettre un terme à ces maux. Comment diversifier et développer cette économie tant fragilisée par l’instabilité des marchés mondiaux ? La diversification de l’économie algérienne a été longuement au cœur des débats et discours de nos responsables politiques et économiques, mais, hélas, celle-ci peine à voir le jour. Une fois de plus, les spécialistes ont mis en exergue la nécessité de concrétiser ce but. Ainsi, les participants à la Conférence nationale sur le commerce extérieur, qui a pris fin avant-hier dans la soirée, ont recommandé à l’État d’apporter son soutien à plusieurs secteurs, où l’Algérie possède d’importantes potentialités, à l’instar du tourisme, de la pétrochimie et de l’agriculture, et ce, en vue de pouvoir se développer et ainsi se positionner sur le marché international. Par ailleurs, la Conférence a appuyé le renforcement et la consolidation des instruments de soutien des exportations hors hydrocarbures, notamment à travers la réforme totale des statuts de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) afin de lui permettre de s’insérer pleinement dans la stratégie à mettre en place pour diversifier les exportations. En outre, il a été recommandé de dépénaliser l’acte d’exporter, de prolonger le délai de rapatriement des devises à 300 jours, d’élargir les incoterms qui servent à définir les droits et devoirs des acheteurs et vendeurs, en les adaptant aux besoins des exportateurs, et de réduire les délais de récupération de la TVA auprès des Impôts (logiciel à interconnecter entre les services des impôts et des Douanes).
En matière de régulation des importations, les principales recommandations ont porté sur la professionnalisation du métier d’importateur en n’autorisant l’importation pour la revente en l’état qu’aux opérateurs ayant exercé depuis plus de 3 ans dans la filière. Il s’agit aussi de ne financer les importations des produits destinés à la revente en l’état que sur fonds propre ou sur les revenus réalisés sur les opérations d’exportation uniquement. Le renforcement du contrôle de la qualité des produits importés par la refonte du dispositif de contrôle aux frontières et sa nécessaire mise à niveau, et le développement des mesures de protection non tarifaires dans le respect de nos engagements internationaux, ont été également préconisés à l’issue de la conférence.
De surcroît, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de développer et d’adapter le système bancaire et la règlementation des changes aux métiers d’export et qui constituent jusque-là un souci majeur pour les exportateurs algériens. La question qu’il convient de poser, enfin, est comment concrétiser ces recommandations ? Comme passer de la théorie à la pratique ? En fait, il est rappelé que l’État a octroyé des budgets colossaux dans le but de promouvoir l’agroalimentaire, l’artisanat, le textile, etc. Toutefois, tout cet argent dépensé n’a pas réalisé les objectifs escomptés.
C’est ici, donc, que se résume la vraie problématique du commerce extérieur algérien !
Lamia Boufassa
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