Répondant jeudi à l’Apn à une question sur le manque constaté dans le marché de certains produits de consommation, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a déclaré que le ministère n’assume pas la responsabilité des comportements de consommation des citoyens. « Nous produisons le double de nos besoins en produits alimentaires ». Il a plaidé, dans ce sens, pour le changement du mode de consommation des citoyens qui constitue, a-t-il dit, « un facteur qui augmente la pression sur le marché en sus d’autres facteurs ». À noter que ces déclarations interviennent au moment ou de fortes tensions sont constatées sur l’huile de table et la semoule, quasiment introuvables dans les commerces à la veille du mois sacré de Ramadhan. Rezig au lieu d’assumer les défaillances de son secteur s’en remet directement aux consommateurs qui se trouvent être les maillons faibles de la chaine. D’ailleurs le dernier rapport des députés portant sur l’origine de ces pénuries à directement pointé du doigt les spéculateurs, les acteurs de l’informel et les pratiques de certains commerçants, et a même incombé une part de responsabilité au ministère du commerce. Apportant plus d’éléments sur ce problème, Abderrahmane Hadef, qui est expert en économie, a expliqué que les raisons de ces pénuries récurrentes peuvent être résumées principalement en deux points. Le premier est selon lui, structurel dû à une désorganisation des circuits de distribution avec un manque de régulation au niveau des grands distributeurs. « C’est ce qu’on appelle dans le jargon les supers grossistes qui contrôlent le marché et se positionnent entre les producteurs/importateurs et le reste du circuit de la distribution. Et le deuxième est comportemental chez les citoyens qui changent de mode de consommation de manière brusque, ce qui se répercute par des tensions dans l’approvisionnement des marchés», dira-t-il.
Ania Nch
Accueil ACTUALITÉ TENSIONS SUR CERTAINS PRODUITS DE LARGE CONSOMMATION : Rezig nargue les consommateurs