Les opposants au projet de réalisation d’un centre d’enfouissement technique (CET) prévu dans la localité de Rouachia située à environ 10 km à l’est de la ville de Ténès, reviennent une fois de plus à la charge en organisant un sit-in vendredi dernier pour marquer leur désapprobation et leur opposition à son implantation sur le site qui lui était réservé. Ainsi près d’une centaine de personnes représentant la société civile, les associations de défense de la nature ou de l’environnement se sont données rendez-vous sur le site devant abriter le CET, arborant des pancartes où l’on pouvait lire : Non à la décharge publique ou tous unis pour préserver notre environnement ou encore épargnez-nous les effets nocifs du CET etc.…cette énième manifestation intervient après que les pouvoirs publics aient décidé de maintenir le choix du terrain devant abriter ce CET malgré plusieurs correspondances adressées au wali, dans lesquelles les protestataires exhortent ce dernier de reconsidérer sa décision en ordonnant une nouvelle étude d’impact du projet sur les habitants de cette localité et sur l’environnement . Un habitant de cette bourgade nous dira : « La proximité du CET nous inquiète au plus haut niveau du fait des émanations nauséabondes qui vont se répercuter inexorablement sur la santé de nos enfants, notamment par l’apparition de maladies telles que les allergies. Les protestataires affirment que si le projet est maintenu à cet endroit, nous serions contraints de quitter les lieux avant même sa mise en service. Par ailleurs, il faut noter que le choix du terrain a été avalisé par une commission de wilaya. Un membre d’une association de l’environnement tire la sonnette d’alarme et prédit tout simplement de la région avec la réalisation de ce CET, et dira-t-il on veut nuire à notre environnement, jusque-là, sain et propre, mais surtout à la santé de toute la population de la ville de Ténès. Comme vous le constatez, la réalisation de cette décharge est prévue à quelques dizaines de mètres seulement de nos habitations. Cette parcelle de terrain qui abritera le projet en question est située à l’intérieur d’un magnifique massif forestier qui devrait jouer un rôle prépondérant dans le développement du tourisme de montagne dans la région. Quant aux dangers que représente cette décharge à la nature, ils sont importants et regrettables. D’autres, par contre, reconnaissent l’utilité d’un CET qui par son rôle devra mettre un holà aux décharges sauvages mais souhaiteraient qu’il (Le CET) soit réalisé dans un autre endroit. Plus explicite un autre habitant dira : «C’est vrai que notre ville a cruellement besoin d’un tel centre pour lutter contre la prolifération des décharges sauvages, à l’image de celle de Mainis située au bord de la mer» mais, précise-t-il, réaliser ce projet à cet endroit précis créera de nouveaux problèmes lies à la santé des populations en sus des odeurs fétides emportées par le vent d’Est qui sévit régulièrement sur la région. Quant à la direction de l’environnement on précise que le site se trouve loin du rivage et assez loin des zones d’habitation et ne présente aucun danger sur l’environnement et devra prendre en charge les déchets ménagers des villes côtières, Ténès, Sidi-Abderrahmane, La Marsa, Oued-Goussine et Béni-Haoua, et également les communes de Sidi-Akkacha et d’Abou El Hassan. Il faut noter qu’il a été recensé au niveau de la wilaya de Chlef 46 décharges sauvages ne répondant à aucune norme de préservation de l’environnement, au sein desquelles 734 tonnes de déchets par jour y sont jetées.
Bencherki Otsmane
