Devant un déficit de 80 milliards de DA comblé par des emprunts, aujourd’hui la révision des prix du gaz et d’électricité est plus qu’une nécessité. Une mesure sur laquelle est, encore une fois, revenu, le P-DG de l’entreprise, Noureddine Bouterfa, qui réitère son appel à libérer les prix.
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne trois, Bouterfa, a laissé entendre que si jamais l’État ne puisse pas donner de subvention d’exploitation à l’entreprise qu’il s’érige, celle-ci sera contrainte de recourir à l’augmentation de ses tarifs. La révision à la hausse de la tarification de l’électricité devient aujourd’hui «une nécessité» pour les prochains projets du secteur, selon Bouterfa. «Il faut augmenter les prix, desserrer la tarification actuelle pour lever à la fois la contrainte sur Sonelgaz, mais également desserrer la contrainte sur les banques pour pouvoir engager les projets d’énergies renouvelables», a-t-il argué. Pour Bouterfa il faut avancer les rendez-vous pour faire payer le prix de l’électricité à son prix réel. Il propose, dans ce sens, de procéder par étapes en augmentant, dans un premier temps, la tarification pour les industriels qui consomment près de 20% de la production nationale. «Si on prend la clientèle haute tension, elle achète son énergie à 2,2 DA alors que le coût de revient est à 3 DA», a-t-il regretté. Pour le financement des programmes d’énergie classique d’ici 2017, le P-DG de Sonelgaz dira que les 1 000 milliards de Da supplémentaires nécessaires seront disponibles, alors que 100 milliards de Da par an sont nécessaires pour les projets d’énergies renouvelables. Ces projets imposeront de recourir à la disponibilité bancaire ou alors de développer l’économie de façon à lui permettre d’absorber ces investissements, d’où la nécessité de libérer les prix a-t-il fait valoir. L’équation est simple, soulignera-t-il. Si Sonelgaz mobilise 1 000 mds de Da sur le système financier, il s’agit en réalité de soustraire ce montant de possibilité d’investissement aux autres secteurs.
L’arbitrage doit être fait de façon à libérer les prix dans le secteur de l’énergie pour permettre de rendre possible les investissements dans d’autres secteurs industriels, a-t-il expliqué.
S’agissant, par ailleurs, du programme de sécurisation énergétique engagé par les autorités publiques, l’invité de la chaîne trois explique que celui-ci permettra de couvrir les besoins de l’économie quelles que soient les difficultés conjoncturelles. «L’Algérie est l’un des pays qui investit le plus en matière de production d’électricité, et l’énergie électrique nécessaire aux programmes économiques engagés sera disponible quelles que soient les difficultés conjoncturelles», a-t-il affirmé. Relancer la machine industrielle et l’économie ne peut se faire que par une disponibilité énergétique, avec le programme de sécurisation en cours les investissements ne seront pas freinés, a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la demande ponctuelle, il dira qu’il y a deux solutions: « agir soit sur l’offre pour faire face à la demande ou bien sur la demande par la rationalisation, l’efficacité énergétique et opter pour des technologies sobres en consommation ce qui n’est pas possible pour les prochaines années ».
S’agissant du programme des énergies renouvelables lancé avec les partenaires de Sonelgaz et qui prévoit la production d’un volume global d’énergie de 22 000 mégawatts d’ici 2030, Sonelgaz a opté pour un volume de 3 500 à 4 000 mégawatts d’ici 2020, dira encore Bouterfa, ajoutant que la Sonelgaz s’engage avec l’industrie pour mettre en place un partenariat de 400 mégawatts par an. «Nous attendons que notre partenaire de l’industrie soit vite désigné pour démarrer ce projet. La seule réserve émise quant à ce projet reste la disponibilité financière, souligne-t-il dans ce sens.
Ania Nait Chalal