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Soltani invite la direction du MSP à clarifier sa position avant le prochain congrès : «Choisissez le gouvernement ou l’opposition»

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Assisterons-nous à un changement de cap au MSP ? Boudjerra Soltani appelle les instances du parti à «trancher profondément» en faveur de l’Alliance présidentielle ou de l’opposition avant le congrès décisif de mai prochain. L’ex-président du Ham sort encore une fois de sa torpeur pour dénoncer une ligne politique «floue», résultat d’une rivalité qu’il incarne lui-même avec Makri.

«Celui qui hésite à l’entrée, alors il perdrait vers la fin». C’est avec cette sentence que l’ex-président du MSP, Boudjerra Soltani, a illustré sa feuille de route proposée aux dirigeants de Mouvement pour la société de la paix (MSP) en vue de réussir le prochain congrès décisif du parti et le faire sortir de sa position bipolaire. Un débat qui déchire les militants de la formation de feu Mahfoud Nahnah -figure de proue de la confrérie musulmane en Algérie- qui a eu comme conséquences directes des résultats aux élections «peu-rentables» alors que le discours politique manque de clarté selon bon nombre d’observateurs. Le défi est de donner un accent politique précis à ce parti, qui, ratissant large dans un passé récent, souffre aujourd’hui d’un reflux d’influence, lorsque ses dirigeants ont choisi de quitter l’Alliance présidentielle en 2012 avant de se retrouver dans le camp de l’opposition. Soltani, qui accède à ses commandes justes après le décès de son fondateur, ne pouvait pas céder à l’envie de voir le parti retourner «dans la cour des grands», ou tout au moins dans le gouvernement. Sur le plan personnel, Soltani n’a pas non plus caché son ambition de retrouver la tête du MSP, ce qui aura à lui ouvrir la porte, pourquoi pas, du gouvernement. Des ambitions qui se confrontent tout de même avec celles du président actuel, Abderrezak Makri, ennemi juré, derrière son éloignement du parti. En adoptant tous les deux des visions différentes et contradictoires, cette bipolarisation a pris la forme d’une crise grave avec l’entrée sur scène des sympathisants des deux camps. Le tout sur fond de préparatifs de 5e congrès du parti en mais prochain, avec comme agenda : le choix du candidat MSP pour les présidentielles de 2019. Plus encore, une autre aile est en train d’émerger: la majorité silencieuse, autrement les indécis qui cherchent une identité dans le parti. Pour éviter l’éclatement, le MSP qui a eu une expérience dans le gouvernement et l’opposition, est aujourd’hui à la croisée des chemins et est appelé à clarifier sa ligne directrice pour pouvoir subsister sur la scène politique. Pour Soltani, il est fondamental que le MSP se prononce plus ouvertement et plus directement. Naviguant dans le flou le bateau MSP ne s’est amarré «ni sur la plage du Gouvernement, ni sur la baie de l’opposition» et ses passagers «commencent à en avoir marre d’un voyage qui dure et des promesses sans lendemains», résume Soltani, qui prédit un échec du congrès si le parti, tel que dirigé par Makri, continue sur cette tendance caractérisée selon lui par un ballottement. «Je sais que beaucoup d’enfants de ce Mouvement se sentent mal à l’aise à cause des résultats actuels qui font craindre l’avenir», a écrit Soltani hier sur sa page facebook. « À cause de ce fossé qui se creuse entre les aspirations et les réalisations. Ce qui les démotive du militantisme, c’est en se voyant balancés entre des hauts plafonds (élections) et les résultats médiocres après chaque scrutin électoral», a-t-il analysé. Faits et chiffres en main, Soltani se demande même où en est le MSP après avoir tenté une alliance avec le gouvernement et l’opposition par la suite. Quel bilan pour la participation dans l’opposition ? Et qu’en a été le prix payé entre les deux périodes ? Et quelle est la période la plus efficace pour atteindre ses objectifs ? Et quelle était la plus coûteuse pour le parti ? en sont les questions posées qui attendent des réponses de la direction du MSP. «Il est temps de donner des réponses à toutes ces questions avant d’aller au congrès. Pour bien définir la ligne politique et choisir les hommes, le discours et les outils adéquats. Aussi, croire en ce choix et le réussir», recommande-t-il. Une feuille de route préalable et bien définie, comme ultime initiative de l’ex-membre de la défunte Alliance présidentielle, «si le parti veut éviter les erreurs du passé et les déceptions électorales parce que ses dirigeants ne parlaient pas d’une seule voix». Et, à Soltani d’évoquer la prochaine présidentielle. « J’en appelle à ce que l’on tranche profondément sur cette question. Avant de se lancer dans la course des présidentielles prévues au deuxième trimestre de l’année prochaine. Car après cette date la voie nationale sera à direction unique. Et les alliances ficelées aujourd’hui seront celles qui définiraient la position officielle d’après», a-t-il indiqué. « En politique comme en guerre, celui qui domine le terrain le premier dictera ses conditions aux arrivants», conclut Soltani.
Hamid Mecheri

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