Les travailleurs de l’Entreprise nationale des Grands travaux pétroliers (ENGTP), filiale de la compagnie Sonatrach exerçant au Sud du pays ont durci, hier, leur mouvement de protestation en entamant un débrayage de plusieurs heures devant le siège de l’entreprise, sis au niveau de la zone industrielle de Rouiba-Reghaïa à Alger.
Ce rassemblement a pour but l’exigence du départ «immédiat» du directeur de l’entreprise, la dissolution de la section syndicale, ainsi que d’autres revendications socioprofessionnelles en suspens.
Les travailleurs contestataires, qui réclament «une augmentation du salaire de base de 20% et la titularisation de tous les employés contractuels, les primes de travail posté, de la femme au foyer, l’allocation de fin de carrière», s’interrogent aussi sur la non-extension de l’accord salarial, conclu récemment entre la direction générale et le syndicat, aux autres filiales de la compagnie. Si leurs revendications ne seront pas prises en considération, les travailleurs comptent poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de tous les points de la plateforme de revendication, mettant en péril l’une des plus importantes filiales de la compagnie nationale des hydrocarbures.
«Depuis plus de quatre semaines, plus de 90% des travailleurs de l’Entreprise des grands travaux pétroliers GTP, ont décidé d’organiser une grève ouverte dans toutes les unités implantées dans le Grand Sud du pays pour exiger des responsables de répondre à nos revendications socioprofessionnelles. Aujourd’hui on est venu à Alger pour leur dire qu’on ne va pas s’arrêter, on menace même de paralyser le secteur par les grèves.» Pour Djamel, travailleur de TFT et Al-Ghar de Hassi-Messaoud, il a indiqué que «l’entreprise avait promis, lors d’une réunion tenue récemment entre le partenaire social et la direction régionale de GTP, d’examiner graduellement tous les points contenus dans la plateforme de revendications, dont notamment l’application du régime de travail 4×4 comme le reste des sociétés pétrolières, l’alignement de leurs salaires sur ceux des employés de Sonatrach avec une augmentation de 20%, l’amélioration des conditions d’hébergement et de restauration, la prolongation des contrats à un an et la titularisation des employés ayant quatre ans et plus de services. Pour le moment, il y a que des promesses et même les responsables refusent de rencontrer les travailleurs.»
Pour l’amélioration des conditions de travail, d’autres protestataires demandent aussi «l’instauration du cycle 5×3 au lieu du cycle de travail 6×2 en vigueur actuellement ainsi que la titularisation des travailleurs contractuels.» Dans ce sens, Nadjib précise que des centaines de travailleurs ne sont pas permanents, il dira «J’ai plus de quatre ans de service au sein de l’ENGTP, et je suis contractuel.
Si quelque chose arrive aux personnels, personne ne va les reconnaître, on est marginalisés. Cela fait plus de 35 jours que les travailleurs de cette filiale ont entamé des grèves dans plusieurs régions dans le Sud du pays. Alors qu’aujourd’hui nous avons décidé de tenir ce sit-in à Alger, afin de presser sur les responsables.»
Med Wali
