Le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, a affirmé jeudi, que l’année 2023 sera celle du renforcement de la sécurité alimentaire et sanitaire du pays qui demeure la « première » priorité de l’État.
En effet, dans son allocution à l’ouverture du Forum de l’export, à Alger, le Premier ministre a assuré qu’un travail est en cours pour «développer l’industrie locale en vue d’assurer une couverture globale des besoins nationaux en produits de base qui connaissent actuellement de grandes fluctuations sur les marchés internationaux et qui peuvent enregistrer, dans l’avenir, une pénurie vu les changements géopolitiques sur la scène internationale». Selon Benabderrahmane, le gouvernement tend à assurer une couverture globale (100%) des besoins du pays en sucre et huile de table, et à 80% de la demande nationale sur les produits pharmaceutiques d’ici fin 2023, conformément aux orientations du président de la République. Ces taux sont «sans précédent», a-t-il relevé, soulignant que la réalisation de la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique constitue «la priorité première» de l’État. «Au moment où certains pays disposant de ressources considérables éprouvent des difficultés à satisfaire leurs besoins, il importe pour un pays continent comme l’Algérie d’œuvrer à assurer la disponibilité des produits alimentaires pour sa population mais aussi d’aider les pays voisins qui n’ont pas les mêmes capacités», a-t-il soutenu.
Cap sur 10 milliards USD d’exportations hors-hydrocarbures
Par ailleurs, Benabderrahmane a affirmé, que le Gouvernement œuvre à augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars en 2023. Rappelant à ce sujet, que la valeur des exportations hors hydrocarbures était de 5 milliards de dollars jusqu’au 30 septembre dernier, soit le même volume enregistré en 2021, ce qui témoigne de la poursuite des réformes que connaît le commerce extérieur du pays. «Les exportations hors hydrocarbures sont en passe d’atteindre 7 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours », a-t-il ajouté, soulignant que « l’Algérie se dirige, dans le cadre de la nouvelle approche économique, à pas fermes et de façon plus réaliste, vers la diversification de l’économie nationale, à travers laquelle nous aspirons à jeter les bases solides d’une nouvelle économie nationale forte et durable, affranchie de la dépendance aux revenus des hydrocarbures ». Dans ce contexte, il a souligné que les réformes dans le secteur du commerce extérieur ont entraîné une réduction des importateurs de 43 000 à 13 000 actuellement, et parallèlement une augmentation du nombre d’exportateurs de 200, irréguliers pour la plupart, à plus de 3 000 exportateurs enregistrés, dont 1 500 exportateurs réalisant des opérations d’exportation effectives. Il a en outre souligné que « l’État ne s’oppose pas à l’importation qui complète la production nationale et qui permet à l’économie nationale d’accéder aux chaînes de valeurs et de contrôler les techniques de production, mais lutte contre l’importation qui épuise les devises et qui a failli entrainer le pays vers l’endettement international ».
L’importation en « complément » à la production locale
Tout à fait, le chef de l’Exécutif n’a pas manqué d’absorber le sujet de l’importation, soulignant « l’Algérie n’est pas contre l’importation en général, mais plutôt contre l’importation qui affaiblit la monnaie ». Dans son même discours Benabderrahmane a fait savoir « nous ne sommes pas contre l’importation, mais nous voulons une importation qui complète les besoins de l’économie nationale ». Il a poursuivi « nous sommes contre l’importation, qui a eu un impact négatif sur la monnaie et les capacités économiques du pays, et qui a presque poussé l’Algérie vers le marché international de la dette ». À cet égard, Benabderrahmane a souligné que le gouvernement travaille à la numérisation de l’activité commerciale et au développement du commerce électronique, en plus de protéger les consommateurs et de lutter contre la fraude. Il a aussi expliqué que l’Algérie s’oriente vers la diversification de l’économie nationale et la mise en place de bases solides pour une nouvelle économie nationale forte.
La numérisation du système fiscal « achevée » avant fin 2022
Concernant le volet des douanes et la fiscalité, le Premier ministre a annoncé l’achèvement du système numérique de la Direction des douanes avant la fin de 2022. Il a également précisé que cette dernière permettra aux operateurs d’accéder à de nouvelles procédures pour accélérer les transactions. Notamment en ce qui est des matières premières. À cet égard le chef du Gouvernement a appelé le ministère du Commerce à «lever tous les obstacles dans ce domaine ». Par la suite, Benabderrahmane a souligné le succès continu de l’effort national de promotion des exportations. « Nous nous attendons à ce que le conseil et le reste des organisations syndicales soient à l’avant-garde de ces efforts’, a-t-il ajouté. Il s’est dit convaincu quant à la capacité des opérateurs algériens à concrétiser cet objectif, ajoutant que ces derniers bénéficieront de l’accompagnement et de l’aide de l’Etat. « L’Etat accompagnera les opérateurs économiques en leur accordant des facilités, notamment à travers la numérisation du système fiscal et l’allègement des charges fiscales, et ce, dans le cadre d’une approche globale qui aura un impact positif sur les recettes du pays hors hydrocarbures » s’engage-t-il.
L’aménagement des ports et aéroports aborde sa vitesse supérieure
À ce propos, Benabderrahmane a indiqué, que la gestion de l’économie nationale doit se faire sur la base d’une approche purement économique, à travers l’accompagnement des investisseurs sur le terrain et la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés. Déclarant que certaines structures à l’image des ports et aéroports devraient fonctionner selon les standards internationaux, a-t-il poursuivi, soulignant que « le Gouvernement passera à la vitesse supérieure les prochains jours à travers l’aménagement d’autres ports tels que Béjaia, Mostaganem et Djen Djen ». Il a qualifié ce dernier de « joyau qui n’est pas exploitée convenablement ». Rappelant que l’Algérie disposait de « nombreuses structures auxquelles l’Etat avait consacré des sommes colossales, mais qui ne fonctionnent pas comme il se doit », le Premier ministre a précisé qu’ « il est grand temps d’y insuffler une nouvelle dynamique ». « Nous continuons à offrir l’accompagnement et l’aide nécessaires pour permettre aux opérateurs économiques d’adhérer à notre démarche et d’accéder à de nouveaux marchés qui leurs sont ouverts », a-t-il fait savoir, estimant que l’Algérie offrait des avantages dont plusieurs pays ne disposent pas. Il a en outre indiqué que cette inauguration s’inscrivait dans le cadre du passage de la théorie à la pratique, mettant en exergue que l’acte d’investir « ne saurait relever de la simple théorie, ni être tributaire de l’existence de structures accompagnant les investisseurs, mais doit pratiquement donner une forte impulsion à travers l’accompagnement de ces investisseurs sur le terrain, le règlement de tous les problèmes et la levée de tous les obstacles auxquels ils sont confrontés dans la réalisation de leurs projets ».
Le guichet unique des grands projets et des IDE opérationnel
Il est important de savoir, que le Premier ministre, a inauguré jeudi, le nouveau siège de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) à Dar El Beïda (Alger) ainsi que le guichet unique des grands projets et des investissements étrangers relevant de ladite agence, qui remplace depuis le 8 septembre dernier l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI). En vertu du décret exécutif N 22-298, assume plusieurs missions relatives à l’information, à la facilitation, à la promotion de l’investissement et à l’accompagnement de l’investisseur, outre la gestion des avantages et le suivi. Le Premier ministre a inauguré également le guichet unique des grands projets et des investissements étrangers relevant de l’agence. Ce guichet, destiné aux projets de plus de 2 milliards de dinars et aux investissements étrangers, jouit de la compétence nationale. Le guichet unique est composé de représentants de l’administration fiscale, des services de l’urbanisme, des services de l’environnement, des caisses de sécurité sociale, de l’administration des douanes, du Centre national du registre de Commerce (CNRC), des organismes chargés du travail et de l’emploi, des organismes chargés du foncier destiné à l’investissement ainsi que du Bureau de l’information et de l’orientation. Sarah Oubraham