Accueil ACTUALITÉ Scrutin législatif du 4 mai prochain : L’abstention, l’adversaire commun des...

Scrutin législatif du 4 mai prochain : L’abstention, l’adversaire commun des candidats

0

L’abstention qui marque de façon de plus en plus frappante les scrutins, dans notre pays, notamment celui des législatives, ne semble pas inquiéter outre mesure les partis politiques participants, même s’ils évoquent la question.

Les comptes rendus médiatiques et les déclarations de responsables des partis, sur le prochain scrutin législatif, portent essentiellement sur l’opération de l’élaboration des listes électorales, présentée comme une rude bataille, alors que l’abstention demeure le rival principal des candidats au futur scrutin, en l’absence d’une offre politique pouvant inverser la tendance.
Si au niveau des partis traditionnels, notamment l’ex-parti unique, le FLN, son patron Djamel Ould Abbès a annoncé qu’au total, 6200 personnes ont déposé leurs dossiers de candidature au FLN pour les prochaines élections législatives, dont sept anciens ministres, l’étude des dossiers ne sera pas une mince affaire et les anciennes pratiques d’élaboration des listes définitives pour postuler à la députation, ont certainement la peau dure. Alors que le nombre de sièges de l’Assemblée populaire nationale (APN) ne dépasse pas les 462, le FLN a battu un record en enregistrant 6200 dossiers de candidatures déposés, pour un scrutin connu pour enregistrer le taux d’abstention le plus élevé, en comparaison avec les communales et la présidentielle. Un nombre aussi élevé de candidatures qui pour le simple citoyen ou l’électeur exprime davantage l’engouement à la députation, ayant d’importants privilèges, essentiellement financiers, qu’à une offre politique à même d’attirer les votants aux urnes. D’autant plus que le Parlement qui arrive à terme de son mandat, est celui ayant le plus marqué, par une représentation médiocre et d’un déficit de légitimité, en plus que les séances parlementaires, enregistraient souvent quelques députés présents, l’hémicycle était quasiment vide, dans la plupart du temps. Ce qui n’est pas ignoré par le citoyen en général et l’électeur en particulier, animant son désintéressement au scrutin législatif, pour être présent, par le spectre de l’abstention, dont tout le monde s’accorde à la considérer leur commun rival, lors du scrutin du 4 mai prochain. Il est à rappeler que l’abstention a été présente aux dernières législatives du 10 mai, bien plus de la moitié des Algériens, 57%, ne se sont pas acquittés de leur droit de vote, contre 43% de votants. En dehors des échéances électorales, les partis politiques sont quasiment absents sur le terrain politique, là ou le citoyen est confronté à ses problèmes notamment ceux d’ordre socio-économiques, de la violence qui sévit dans no rues et nos écoles, d’un système éducatif défaillant et du renversement de l’échelle des valeurs, les questions préoccupant l’électeur, et dont les partis n’avancent que des discours à la place d’une offre politique.

L’exigence de justifier d’un score électoral de 4% prend le dessus sur la problématique de l’abstention
Pour les experts en sociologie-politique, l’’abstention est le moyen pour l’électeur d’exprimer son rejet d’une classe politique fermée sur elle-même, agissant plus pour ses propres intérêts, d’où en dehors des échéances électorales, ils sont quasiment absents de la scène politique. Au moment ou le scrutin prochain a dispersé les rangs de l’opposition regroupée au sein de la Coordination nationale pour la transition démocratique et l’Instance de suivi et de coordination de l’opposition (ISCO), entre membres ayant tranché en faveur de la participation, pour ne citer que le MSP de Abderezak Makri et le RCD de Mohcine Belabbas, d’autres principalement Talaiou-Elhouriet, parti de l’ex-chef du gouvernement Ali Benflis, optant pour le boycott des législatives, et ceux intéressés par le scrutin mais se trouvant limités par la loi électorale, dans son point relatif à la participation à condition d’avoir 4% des suffrages exprimés lors des précédentes législatives. Le Conseil national consultatif du Front de la justice et du développement (FJD) que dirige Abdallah Djaballah annonçant, 10 décembre dernier, sa participation aux législatives de mai prochain, il assure qu’une alliance-fusion a vu le jour, entre sa formation et le mouvement d’Ennahda. Résultat auquel a abouti Djaballah, qui a entamé, des mois auparavant une série de rencontres et de discussions avec des formations islamistes dans l’objectif de nouer des alliances électorales, seule voie lui permettant de répondre aux exigences de la loi électorale révisée, dont son point principal, l’exigence de justifier d’un score électoral de 4%, lors du précèdent scrutin législatif. Entre ceux qui ont formé des alliances pour assurer leur présence au prochain rendez-vous électoral, d’autres mènent une bataille pour l’annulation de l’exigence précitée, relative à 4%. Ce qui n’est pas pour amener l’électeur à s’intéresser aux législatives, lui qui, depuis ces dernières semaines, ne connait de ce rendez-vous électoral, que les batailles internes des partis pour figurer en tête de liste ou des appels d’autres formations politiques pour l’abrogation de la loi électorale précitée, alors que lui n’attend que des réponses concrètes à ses préoccupations et ses inquiétudes face à une situation socio-économique du pays, délicate, marquée par des mesures d’austérité.
En l’absence d’une offre politique, il est difficile de voir l’abstention longtemps au rendez vous du scrutin législatif, ne pas se manifester le 4 mai prochain. Alors que le FLN avance le nombre de 6200 personnes ayant déposé leur dossier de candidature, Il annonce pour faire reculer le spectre de l’abstention la mobilisation de 2000 jeunes, pour une campagne de sensibilisation des citoyens, tentant durant deux semaines de les convaincre de s’inscrire sur les listes électorales au niveau de leurs communes, arguant qu’« Il faut tout de même rappeler que c’est pour la première fois» indique Ould Abbès, «qu’il y a une telle transparence dans l’histoire des élections» a-t-il lancé, samedi dernier.
Karima Bennour

Article précédentFLN : Ould Abbès promet le rajeunissement des listes
Article suivantCybercriminalité : Plus de 1.000 affaires enregistrées en 2016 par la DGSN