Accueil ACTUALITÉ Sahara Occidental : pas d’alternative à la solution politique, selon Messahel

Sahara Occidental : pas d’alternative à la solution politique, selon Messahel

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Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, et ce, dans le cadre d’un numéro spécial de l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne 3, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes n’a pas manqué d’y aborder deux questions particulièrement sensibles pour notre pays.

Du fait, essentiellement, des potentielles menaces que la persistance des situations –quasiment de blocage, dans un cas et de confusion, dans l’autre- prévalant dans les pays et région affectés, fait peser sur la stabilité et la sécurité de l’Algérie. Un péril qu’Abdelkader Messahel n’a aucunement cherché à taire ou à minimiser. Bien mieux, durant toute son intervention sur les deux questions abordées, le numéro 2 de la diplomatie algérienne s’est, patiemment, évertué à défendre, dans le souci manifeste d’en faire ressortir leur justesse, le bien-fondé des positions de l’Algérie les concernant. Une tâche qu’il n’a pas eu de peine à accomplir au vu du substrat sur lequel reposent de telles positions : la légalité internationale et son respect, d’un côté, et les principes intangibles et constants qui fondent l’action de l’Algérie sur le plan extérieur, à savoir. C’est à la première et à son strict respect qu’Abdelkader Messahel s’est, en effet, continuellement référé pour défendre la position algérienne dans la question du Sahara occidental. Et c’est en se référant aux seconds qu’ils a expliqué l’action diplomatique, qui a grandement contribué à en éloigner le spectre de la division, menée par notre pays au Mali. Concernant la question du Sahara occidental, Abdelkader Messahel a judicieusement rappelé, ce qu’il a appelé, «les cinq fondamentaux» sur lesquels repose la position algérienne la concernant. Et ce, pour mieux faire ressortir les raisons de la satisfaction exprimée par notre pays à la suite de l’adoption, le 29 avril dernier, par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une nouvelle résolution sur la question. Pour le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, les «cinq fondamentaux» se retrouvent tous dans la résolution adoptée vendredi dernier. En précisant clairement que la question du Sahara occidental est «une question de décolonisation, inscrite au niveau de l’ONU depuis 1963», que «l’ONU était tenue de parachever le processus devant y mener», que «la détermination du statut définitif du territoire du Sahara occidental passe impérativement par l’autodétermination de son peuple», que «les parties en conflit sont le Front Polisario et le Maroc», et que ces derniers doivent «reprendre les négociations entre eux», les membres du Conseil de sécurité ont, pour Abdelkader Messahel, tout aussi clairement reconnu le bien-fondé de la position algérienne. Une position qui, a-t-il tenu à le préciser, «s’est toujours caractérisée par sa constanc». Non sans se réjouir, au passage, ironiquement, faut-il le dire : «les cinq fondamentaux» étant en contradiction manifeste avec leur position officielle, de la satisfaction exprimée par les autorités marocaines de l’adoption de la même résolution : «Je ne peux que me réjouir de voir le Maroc exprimer sa satisfaction après une telle adoption». Le caractère ironique des propos du numéro 2 de notre diplomatie transparaît nettement dans son rappel, fait, à l’évidence, dans le clair souci de mettre en exergue le caractère totalement incohérent de la position officielle du Makhzen, de l’insistance, par la résolution adoptée, «sur le retour urgent de la Minurso au Sahara occidental et son rétablissement, tout aussi urgent, dans la plénitude de ses fonctions».
Deux faits qui ont été, entre autres, à l’origine de la grande tension qui marque, depuis, les relations de notre voisin de l’Ouest avec le Secrétaire général de l’ONU. Et à propos de la visite que ce dernier a effectuée, dernièrement, dans la région, Abdelkder Messahel l’a jugée «de parfaitement normale». C’est la même appréciation qu’il a faite concernant celle que Ban Ki-moon a faite, en cette occasion, à la Minurso. Surtout que celle-ci, a-t-il précisé, «était la dernière de toutes les missions du genre de l’ONU qu’il n’avait pas encore visitée». Tout en rappelant que le déplacement du Secrétaire général de l’ONU dans les territoires libérés du Sahara occidental et que l’adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution susmentionnée, participent toutes de la recherche d’une solution juste et durable au déni que subit depuis plus de 40 ans le peuple sahraoui, Abdelkader Messahel n’en a pas moins tenu à rappeler «qu’au final, c’est à ce dernier que revient le droit de décider librement de son avenir». Une recherche, a-t-il également rappelé, qui «ne peut aucunement faire l’économie de négociations sérieuses entre les deux parties concernées» : «le Front Polisario et le Maroc», a-t-il précisé. Dans la foulée, il a rappelé que c’est «grâce à des négociations que les différents protagonistes de la crise malienne ont surmonté leurs profondes divergences pour aboutir à la signature des Accords d’Alger». Un rappel qui ne l’a pas empêché de reconnaître la complexité et la précarité de la situation prévalant dans ce pays et dans tout le Sahel. «Le terrorisme et le grand banditisme sont toujours présents», a-t-il, en effet, déclaré. Non sans appeler les Algériens «à demeurer vigilants» surtout que «l’Algérie, a-t-il ajouté, s’est beaucoup investie dans la région». Et à ce propos, Messahel a déclaré que «la problématique de la sécurité est importante en Afrique». Et de préciser : «Sans sécurité, il ne peut y avoir de développement». Une précision faite intentionnellement pour mettre en exergue la vision de l’Algérie qui a fait de la lutte contre le terrorisme sur le continent, mais également à travers le monde, «une priorité absolue». Une lutte qui implique «le nécessaire tarissement de ses sources de financement».
Ce qui suppose, a-t-il ajouté, «au vu de sa connexion patente avec ce fléau, une lutte toute aussi résolue contre le grand banditisme». Surtout que, selon des sources onusiennes qu’il a citées, ce dernier fléau «a permis aux bandes, qui s’y adonnent, d’engranger pour la seule année 2015 quelque 800 millions de dollars».
Mourad Bendris

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