Les grandes manœuvres en prévision du prochain congrès du FLN vont commencer après la prochaine rentrée sociale. La couleur est déjà annoncée par l’actuel «patron» du parti, Amar Saâdani, qui écarte, désormais, tous les mouhafedhs soupçonnés de travailler discrètement en faveur du retour du secrétaire général déchu de l’ex-parti unique, Abdelaziz Belkhadem. En plus des neuf mouhafedhs écartés, auparavant, par l’ancien président de la Chambre basse du Parlement dans le cadre de la «restructuration des instances du parti», huit autres sont concernés par l’opération de «neutralisation» effectuée par le successeur de l’actuel conseiller du président de la République, dont celui de Tissemsilt. Les adversaires de Saâdani accusent ce dernier de vouloir préparer un congrès sur mesure, en nommant à la tête des mouhafadhate des «clients à la solde de ses sponsors». «Celui-ci (Saâdani, ndlr) veut écarter tous les cadres qui ne lui sont pas acquis pour préparer un congrès sur mesure», dénonce Kassa Aïssi, que nous avons joint hier par téléphone. Notre interlocuteur affirme, ainsi, que ces décisions de nomination sont contestées par la base au niveau des wilayas concernées. «Les militants de Laghouat, à titre d’exemple, menacent de se déplacer à Alger pour exprimer leur ras-le-bol devant le siège du parti», précise-t-il. Le compagnon de Belayat parle de coups de force que le groupe de Saâdani s’évertue de justifier avec des prétextes fallacieux qui ne résident ni à la réalité, ni à l’analyse. Continuant sur la même lancée, celui qui se réclame toujours membre du BP ajoute que, pour éviter la contestation, l’actuel patron du Front de libération nationale veut procéder à la création de nouvelles mouhafadhate au niveau de certaines wilayas. «Ce dernier veut faire croire, à ceux qui veulent le croire, que la création de ces nouvelles structures s’inscrit dans le cadre du nouveau découpage administratif. Alors que celui-ci n’est pas encore rentré en vigueur», poursuit Kassa Aïssi. Et d’enchaîner : «Le responsable au sein de l’organique, Mustapha Mazouzi, installe des équipes composées d’éléments qui ont quitté le FLN, il y a 10 ans, ou qui ont soutenu un concurrent au candidat du parti durant la campagne électorale, en l’occurrence Ali Benflis». Selon une source proche du FLN, en effet, Saâdani compte, à travers ce mouvement des mouhafedhs, faire barrage à son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem, qui ne cache plus son intention de regagner le poste duquel il a été éjecté, le 31 janvier 2012, suite à un vote de retrait de confiance. «Les mouhafedhs concernés sont des pro-Belkhadem. Et Saâdani, en les écartant, prend ses précautions pour barrer la route à son prédécesseur», confie-t-on. Interrogé à ce propos, Kassa Aïssi se contente de dire que «Belkhadem a une audience certaine au sein du comité central». Mais, il faut savoir, précise-t-il, que «les autres militants ont le droit de déposer leurs candidatures s’ils veulent occuper le poste du SG». «Nous allons respecter le choix du CC. Même si celui-ci va donner sa voix à Saâdani», a-t-il rappelé.
Soufiane Dadi