La revue de l’Armée nationale populaire «El Djeich», dans sa dernière livraison éditée pour septembre, charge avec virulence les partisans d’une période de transition comme voie de sortie de crise. Dans un édito au vitriol, l’ANP, à travers son organe d’information, insiste et signe sur la nécessité d’aller «rapidement» vers une élection présidentielle, et de là éviter de tomber dans «le piège du vide constitutionnel», dans lequel «la bande et ses relais» cherchent «à entrainer» le pays.
Mais, face à ce qui passe pour un complot aux yeux de l’ANP et son chef de l’état-major, qui ne cesse, à travers ses sorties dans les Régions militaires, à dénoncer les «intentions et les visées». Les partisans d’une période de transition «semblent ignorer que l’ère des dictats et de la fabrication des présidents est définitivement révolue», comme l’a affirmé Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale. Autrement, «quelques voix fourbes dont les intentions malveillantes sont bien connues, ayant vendu leur âme pour servir les intérêts de la bande et ceux de leurs maîtres, œuvrent, par tous les moyens possibles, à entraver le travail de l’Instance nationale de la médiation et du dialogue», charge Gaïd Salah, qui dénonce les critiques aussi bien à l’égard du Panel de dialogue, dirigé par Karim Younès, l’initiative du chef de l’État que les partisans d’une solution allant dans le sens d’organiser une présidentielle dans les plus brefs délais.
Pour la revue El Djeïch, «ces parties tentent d’imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité, notamment en faisant la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection». Et d’assurer encore une fois de «la détermination de notre Commandement militaire à ce que notre Armée se tienne aux côtés du peuple en vue de concrétiser le changement souhaité, d’encourager le dialogue rationnel et intègre afin d’aller rapidement vers des élections présidentielles transparentes, est un principe duquel notre Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale, ne déviera pas».
Dans ce qui semble être un argumentaire au choix de tenir une présidentielle, l’organe d’information de l’Armée évoque une phase que traverse le pays qui «nécessite de faire prévaloir la légalité constitutionnelle à travers l’organisation d’élections présidentielles dans les plus brefs délais qui déboucheront sur l’élection d’un président de la République ayant le désir de servir le pays et le peuple en toute sincérité». Pour ne pas redire qu’il s’agirait d’organiser une élection «honnête et transparente», l’ANP dit que ce rendez-vous sera organisé «loin de toute surenchère ou tentative d’imposer des conditions irréalisables, des dictats et de véhiculer des idées coloniales d’un autre âge, condamnées par l’Histoire et rejetées par le peuple».
Farid G.