Accueil ACTUALITÉ Révision de la Constitution : La fièvre s’empare de la classe politique

Révision de la Constitution : La fièvre s’empare de la classe politique

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Une année déjà s’est écoulée après les présidentielles du 17 avril. La classe politique algérienne est en ébullition, et pour cause, le débat autour de la révision de la Constitution bat son plein. Les politiciens peinent à trouver un terrain d’entente. Et le projet de la révision constitutionnelle devient un sujet de polémique entre les partis politiques, y compris ceux de la coalition gouvernementale. La question qui se pose désormais est comment arriver à un consensus autour du projet de la loi fondamentale du pays entre les différents acteurs de la classe politique ? Pour certains observateurs, le projet est remis au calendes grecques. Et pour cause, la lenteur du processus. En effet, la révision de la Constitution date depuis des lustres. Lancé à l’initiative du président de la République, à partir de Sétif, et au lendemain de ce qu’il était convenu d’appeler le «printemps arabe» le projet alimente encore et encore la chronique. Ainsi, le week-end dernier a été très chargé sur le plan des activités politiques. Des partis ont animé des meetings et d’autres ont réuni leurs militants pour aborder les réformes politiques, et bien évidemment la révision constitutionnelle. Au plan politique, le pouvoir est gêné par le boycott de l’opposition des consultations menées par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Ce boycott complique la tâche, en ce qui concerne réunir un consensus autour du projet. C’est sur ce sillage que la polémique est née entre le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, et le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah. La guerre des mots a commencé lorsque les deux hommes, réputés pour être proches du clan présidentiel, se sont exprimés sur le dossier de la loi fondamentale du pays. Ces deux hommes politiques ont livré des informations complètement contradictoires. Pour Bensalah, la révision de la Constitution aura lieu prochainement, mais pour Saâdani celle-ci est reportée. Par ailleurs, tandis que le président de l’APN affirme détenir une copie de la mouture, celui du Conseil constitutionnel rétorque qu’il n’a pour l’instant reçu aucune. La discorde sur la problématique de la révision constitutionnelle laisse entrevoir des fissures dans la majorité présidentielle. Sur quelles bases ces responsables se sont-ils appuyés pour parvenir à ces «informations» ? Difficile de répondre à cette question. Mais, une chose est sûre : ces derniers n’ont pas encore joué toutes les «cartes».
L’autre figure de la majorité présidentielle, est le président du parti Tadjamou Amel Al Djazaïr (TAJ), Amar Ghoul, qui a réaffirmé depuis la wilaya de Chlef la confiance « totale » de son parti en le président de la République concernant la prochaine Constitution qui, a-t-il dit, sera à « la hauteur des enjeux et des aspirations » et répondra aux « préoccupations actuelles et futures ». Tout en affirmant que cette révision est au stade final.

L’opposition se déchaîne
Le côté de l’opposition n’est pas meilleur. Les propositions se multiplient mais ne se ressemblent pas. Décidément, la scène politique n’a jamais été aussi mouvementée. Dans la foulée, la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd) s’est aussi impliquée dans le débat. Et le plus vieux parti de l’opposition, à savoir le Front des forces socialistes, ne déroge pas à la règle. Ainsi, la Cnltd a multiplié ses actions sur le terrain. Lors d’une réunion tenue récemment, elle a établi une feuille de route pour les prochains jours à venir.
À cet égard, elle compte organiser une série de conférences sur les différents sujets d’actualités, entre autres, la révision de la Constitution. Du côté du FFS, lors d’un meeting organisé avant-hier, Mohamed Nebbou, premier secrétaire du parti, s’est montré plus ou moins violent à l’égard du pouvoir. Mohamed Nebbou a ouvertement critiqué la révision constitutionnelle et s’en est pris aux partis politiques du pouvoir qui, selon lui, «ont fixé des lignes rouges pour adhérer à son initiative». Le pouvoir s’est-t-il retrouvé seul dans ce monologue politique ? Certes, certains partis ont décliné l’offre du dialogue mais le scénario est toujours en train d’être écrit dans les coulisses.
Lamia Boufassa

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