Accueil ACTUALITÉ Révision de la constitution : Hanoune soutient la voie référendaire

Révision de la constitution : Hanoune soutient la voie référendaire

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La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a décortiqué le message du chef de l’État rendu public, à l’occasion de la célébration de la date historique du 1er -Novembre 54. Lors d’un point de presse, tenu hier, la responsable au PT a donné l’avis de son parti sur la lettre d’Abdelaziz Bouteflika. L’intervention de la première dame du PT est axée surtout autour du volet traitant de la révision de la Constitution. Le président de la République ayant évoqué les grandes lignes qui pilotent le projet de la révision de la Loi fondamentale du pays dans sa lettre aux Algériens, a relancé le débat autour de la question. Louisa Hanoune a salué certaines décisions, comme elle a émis des réserves concernant d’autres. Même si elle a précisé, dès l’entame de sa conférence, que la mouture du projet n’a pas encore été publiée, pour donner l’opinion de sa formation politique, il n’en demeure pas moins qu’elle a relevé à travers le passage consacré à la Constitution des «intentions». D’ailleurs, elle s’est contentée de s’interroger, à défaut de trancher définitivement la question, sur les détails de cette révision. C’est ainsi qu’elle revient justement sur les points importants contenus dans le message présidentiel. Pour Louisa Hanoune, telle qu’annoncée, l’indépendance de la Justice est tributaire de l’indépendance des magistrats. «Les juges seront-ils libres et exerceront-ils loin de la pression des autres pouvoirs?», a-t-elle posé la question. Dans le même ordre d’idées, elle pense que la dotation de l’opposition parlementaire de prérogatives pour lui permettre de saisir le Conseil constitutionnel, dépendra aussi de l’autonomie, dont devra jouir cette institution judiciaire. Pour elle, que les partis politiques soient au pouvoir ou au sein de l’opposition, ils peuvent contester les décisions du gouvernement. Plus au-delà, elle estime qu’à ce titre même les citoyens ouvrent, eux aussi, le droit de l’interpeller. “Mais, 8non, le Conseil constitutionnel n’est pas indépendant», a-t-elle affirmé. L’oratrice a parlé, aussi, des libertés individuelles et collectives, en prônant le système déclaratif, comme seule condition qu’il faudra exigée à toute manifestation publique. En faisant allusion aux actions de rue interdites dans la Capitale, Hanoune n’admet pas le fait que les autorités empêchent les rassemblements des partis politiques et des collectifs de la société civile. C’est ce qui lui fait croire que l’état de siège n’«est pas encore levé dans le fond, mais dans la forme seulement», accuse-t-elle. Quant au volet relatif à l’organisation des élections, dont le président de la République a annoncé la mise en place d’un mécanisme indépendant pour la surveillance, l’ex-candidate aux Présidentielles d’avril 2014 n’en voit pas l’utilité d’une telle commission, sachant qu’il en existe deux. Pour elle, à quoi sert d’en créer une autre, si celle-ci n’aura pour rôle que de surveiller et de contrôler. Comme l’on revendiqué les partis de l’opposition, Hanoune recommande une instance indépendante qui pilotera l’opération de vote, tout au long de son processus. Plus encore, elle réclame l’assainissement du fichier électoral et la suppression du vote pour les militaires, qui, eux, doivent s’acquitter de leur devoir sous leur casquette de civils, dans le but, a-t-elle expliqué d’éviter la fraude. En dépit qu’elle considère qu’il y a des avancées sur le plan politique, Hanoune estime qu’il y reste encore beaucoup à faire pour ce qui est de la mise en place d’un État civil, comme le réclame la classe politique. Pour elle, la question de la séparation des pouvoirs doit passer par la primauté du civil sur le militaire, tel que le principe a été instauré lors du Congrès de la Soummam, a-t-elle rappelé.
Pour ce qui est de la religion, la Constitution doit protéger l’islam de toute instrumentalisation au profit du politique, a-t-elle soutenu. Par ailleurs, la conférencière a salué les décisions prises par le chef de l’État concernant la souveraineté politique, laquelle est consacré dans cette révision de la Constitution. Même si elle a noté que le message a fait l’impasse sur une question qu’elle pense être importante. Selon Hanoune, le chef de l’État n’a pas parlé de la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics, ainsi que le conflit d’intérêt caractérisé par la corrélation étroite qui existe entre le domaine politique et le milieu des affaires. Par ailleurs, Louisa Hanoune a appelé le président de la République à faire passer le projet par un référendum, lequel représente le moyen démocratique qui consacrera le choix populaire.
Farid Guellil

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