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Retailleau s’enfonce 

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Après une période creuse qui aura duré quelques jours, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, se fait, à nouveau, parler de lui. L’homme politique de la droite, toujours en première ligne du front anti-algérien, se retrouve, une fois de plus, au cœur de la polémique et du scandale. Il tombe sous le feu des critiques dans au moins deux affaires qui ont fait l’actualité en France. Au centre de l’actualité, autrement dit. Est-ce le but recherché par l’homme qui aspire à diriger Les Républicains en prévision des échéances présidentielles de 2027 ? Bref…En effet, la plus récente affaire concerne l’assassinat, perpétré vendredi dernier, sur un malien de 22 ans, répondant au nom de Aboubakar Cissé. Ce jeune musulman a été victime d’un crime abominable. L’auteur lui a asséné plusieurs dizaines de coups de couteau alors qu’il priait dans la mosquée de la commune de La Grand-Combe, près d’Alès (Gard). Le forcené serait toujours en fuite. Cette affaire a suscité l’indignation générale, de la classe politique de l’extrême gauche jusqu’à la société civile, dénonçant un acte islamophobe. À Paris, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche contre l’islamophobie, après le meurtre d’Aboubakar. Mais, curieusement, le premier flic de France s’est muré dans un silence assourdissant. Alors qu’il est prompt à l’agitation au moindre mouvement concernant les ressortissants étrangers, surtout lorsqu’ils sont de confession musulmane, Retailleau a mis du temps pour réagir à ce crime abominable, dont l’enquête privilégie la piste « islamophobie ». Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis, a accusé le membre du gouvernement Bayrou de cultiver un « climat islamophobe ». De son côté, l’historien Benjamin Stora l’a vivement critiqué, lui portant le chapeau de la détérioration des relations entre l’Algérie et la France, ainsi qu’à la montée de l’islamophobie en France. Pour ne citer que deux personnalités les plus en vue qui l’ont cloué au pilori. Quant à la deuxième affaire qui le met en cause, directement ou indirectement, c’est le directeur général de la police française (DGPN), Louis Laugier, qu’il a nommé octobre 2024, dont le fils, Stanislas n’est autre que le cofondateur de la Ligue ligérienne – groupe néofasciste nantais – dont il est aujourd’hui secrétaire général, a révélé, jeudi dernier, le médias StreetPress.C’est dire deux autres facettes, pas moins sombres que toutes celles qu’il cumule depuis qu’il est nommé à l’intérieur, d’un Retailleau prêt à marcher sur les morts pour assouvir ses ambitions partisanes et électorales.

Farid Guellil

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