Sensés représenter le plus le cycle secondaire, le CLA et le CNAPEST ont été exclus de la série de rencontres de concertation autour de la reforme du BAC organisée par la tutelle.
Le ministère de l’éducation nationale qui a convié les autres partenaires sociaux pour faire part de leurs propositions et discuter au sujet de la réorganisation de cet examen n’a cependant pas appelé les représentants des deux syndicats cités ci-dessus. «Les arrières pensées de la charte d’éthique et de stabilité commencent à apparaitre», a estimé, hier, le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie. Pour Idir Achour, il est plus qu’évident que la tutelle n’a convié à ces réunions, entamées le lundi passé et qui se sont poursuivies hier, que les syndicats signataires de la charte. L’exclusion est flagrante, soutient-il, avant de rappeler que le projet avait été rejeté fermement par son syndicat suivi par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPEST). Cependant, le CLA reste toutes fois attaché à ces propositions concernant la reforme du baccalauréat qui ont été déjà présentées au département de Benghebrit lors des grandes assises de l’éducation au mois de juillet dernier. Le Conseil des lycées d’Algérie a proposé, en premier lieu, la reforme du secondaire avant celle du BAC. «On ne peut pas réorganiser l’examen du baccalauréat sans avoir reformer le secteur secondaire», dira Idir Achour à cet effet. Le CLA avait également proposé, rappelle notre interlocuteur, la prolongation de la durée des études au lycée à quatre ans au lieu de trois ans.
Outre, il est nécessaire pour le CLA de réintroduire les trois types d’enseignements à savoir, l’enseignement général, technique et professionnel. S’agissant de l’examen du baccalauréat, le syndicat propose de l’organiser en deux parties. C’est-à-dire, explique Idir Achour, une première partie consacrée aux matières secondaires, et une deuxième partie aux matières principales. «Ces propositions ont été remises officiellement à la ministre Nouria Benghebrit », souligne le représentant du CLA. évoquant, d’autre part, le phénomène de fraude qui ne cesse de s’accentuer notamment avec l’arrivée de moyens technologiques hyper sophistiqués, Idir Achour a reconnu qu’il est difficile de maitriser la situation, mais cependant ajoute-t-il avec un organisme de surveillance efficace, la fraude sera contrôlée. De son côté le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), qui a été lui parmi les syndicats convié à la rencontre de concertation avec la tutelle a souligné qu’en ce qui concerne sa formation syndicale une série de mesures ont été proposées. Boualam Amoura a estimé, à ce propos, que la refonte du baccalauréat est une nécessité puisque, déplore-t-il, cet examen a perdu toute sa crédibilité. Ainsi, pour commencer le SATEF propose un Bac en deux parties. La première partie de cet examen aura lieu en 2eme année secondaire et comprendra les matières secondaires. La première partie quant à elle sera organisée en 3em As et comprendra uniquement les matières principales. Le Satef recommande, également de réduire la durée du baccalauréat à 3 jours au lieu de 5 mais aussi de réduire le coefficient des matières secondaires pour chacune des spécialités. Pour ce qui est de la triche au Bac, Boualam Amoura recommande d’aller vers la création de centres d’examens (comme cela ce faisait à l’époque), souligne-t-il où les examinés étaient internes.
Le but, précise-t-il encore, est de regrouper les lycéens dans un seul centre et d’utiliser des appareils de brouillage afin d’empêcher le recours à la triche et d’éviter la reproduction des scénarios précédents. En ce qui concerne, par ailleurs, le retour à la fiche de synthèse, notre interlocuteur signale que le SATEF en est contre. « Il y a des enseignants qui font de la sur-notation. Les notes des élèves sont souvent gonflées », soutient Amoura. Le porte-parole du Satef indique, pour conclure, qu’après ces rencontres sur la réforme du Baccalauréat, une journée d’étude sera organisée sur le même thème pour sortir d’une plateforme finale.
Ania Nait Chalal