Accueil ACTUALITÉ Remous, hier, à l’APN : la LF-2016 continue d’agiter l’Assemblée

Remous, hier, à l’APN : la LF-2016 continue d’agiter l’Assemblée

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Les groupes parlementaires qui se sont opposés, la semaine dernière, à l’adoption du projet de loi de Finances 2016, comptent, ont-ils annoncé hier, «saisir» le Chef de la l’État, pour «l’informer des dérives graves» du processus d’adoption de la LF-2016, et des «immenses dangers» portés par cette loi de Finances, et de «son anticonstitutionnalité».
Même si elle a été interdite par le président de l’Assemblée nationale, selon les députés de l’opposition, affirmant que «le secrétaire général de l’APN vient (hier matin, ndlr) de nous informer que le président de l’APN a interdit la conférence de presse, alors que nous sommes des parlementaires officiels», la conférence en question a fini par se tenir, après une heure de tensions. Il y a lieu de souligner que des parlementaires de la majorité, représentant les partis d’Amar Saâdani et Amar Ghoul, ont rejoint leurs collègues de l’opposition dans leur action contre le projet de LF-2016, en assistant à leur conférence de presse, qui s’est tenue, après plus d’une heure de tensions. Après avoir «reçu un accord verbal à la demande écrite adressée la veille (lundi, ndlr), au président de l’APN», nous a affirmé la parlementaire du Parti des travailleurs, Nadia C., les députés de l’opposition ont été surpris de se voir interdits de tenir, au siège du Parlement, leur conférence de presse. «Le secrétaire général de l’APN vient (hier matin, ndlr) de nous informer que le président de l’APN a interdit la conférence de presse, alors que nous sommes des groupes parlementaires officiels», ont indiqué les députés de l’opposition, avant de préciser «qu’il n’a donné aucun motif valable, c’est le totalitarisme !». Après plus d’une heure de tensions, les députés du Parti des travailleurs, de l’Alliance Algérie Verte, du Parti justice et développement, du mouvement El-Binaa El-Watani, sortis par la grande porte du siège du Parlement, se sont dirigés, suivis et entourés des professionnels des médias nationaux, vers une autre porte d’accès à l’intérieur du Parlement, après «un forcing», avons-nous constaté. Arrivés à la salle de conférence, les représentants des groupes parlementaires de l’opposition se sont adressés tour à tour aux médias, en dénonçant «l’interdiction» de leur activité en question, en la qualifiant d’«anti-démocratique et anti-constitutionnelle», ont-ils affirmé.
Les précédant à la tribune, deux députés de l’AAV et l’autre du PT ont lu à l’assistance le texte de la «pétition pour stopper le projet de loi de Finances 2016», projet de loi qui sera soumis au Conseil de la nation, après son adoption, 30 novembre dernier, au terme d’une séance parlementaire houleuse et agitée. Les députés signataires du document en question annoncent leur intention de s’adresser au président de la République, via une lettre que «nous déposerons à la Présidence», nous a indiqué le député du PT, Djelloul Djoudi. Dans le texte-pétition précité, les députés de l’opposition rappellent qu’«après le passage en force» du projet de LF-2016, «par le moyen d’un coup d’État contre l’institution législative», affirment-ils, nous, députés, déclarons notre refus catégorique de la politique du fait accompli (…) pour imposer au pays une loi de Finances scélérate» et d’avertir que cette loi «prépare l’anéantissement des attributs de l’État et son caractère social». Outre que dans leurs actions de refus du PLF-2016, les députés contestataires comptent saisir le Chef de l’État, et également «alerter» le Conseil constitutionnel sur «l’inconstitutionnalité du PLF-2016», est-il précisé. Il est à noter que les députés ont «salué» la présence de leurs collègues parlementaires, représentant l’ex-parti unique, le FLN, et celui que préside Amar Ghoul, TAJ, qui les ont rejoint dans leur opposition au PLF-2016. Dans son intervention, le député du PT, Djoudi, interroge «pourquoi ont-ils peur que des députés parlent ?. Aujourd’hui, avertit-il, il y a des gens et même des traîtres qui utilisent la loi de Finances pour accaparer les richesses du pays», et de lancer «nous sommes contre cette loi de la honte, cette loi antinationale et anticonstitutionnelle», a-t-il déclaré.
Sa collègue, députée de l’AAV, a déclaré avant lui, «nous sommes interdits d’exercer nos droits constitutionnels, en nous interdisant de tenir notre conférence», a-t-elle lancé, «malgré l’accord donné par l’administration de l’Assemblée, a-t-elle dénoncé. À son tour, le député Benkhellaf, chef du groupe parlementaire du PJD a rappelé qu’il y a «un renoncement clair à la souveraineté nationale», dans ledit projet de loi, avant de déclarer «le 1er- Novembre 1954, la guerre de Libération du pays s’était déclenchée, et le 30 novembre 2015 est la date de la vente de ce pays», a-t-il lancé, estimant que le projet de loi donne à voir les grandes lignes de la prochaine Constitution», a-t-il averti. Pour Ramdane T., député du PT, il dira sur l’interdiction de leur activité que «c’est une atteinte à l’immunité parlementaire, une atteinte au pays, au multipartisme, à la liberté d’opinion et au peuple algérien à huis clos», a-t-il soutenu. Alors qu’il faisait la lecture du texte-pétition, le secrétaire général de l’APN, après s’être adressé en vain aux députés, les invitant «à suspendre leur conférence de presse», avons-nous constaté sur place, il s’est approché des professionnels des médias, en les sommant «de quitter la salle, car l’activité est interdite», nous a-t-il lancé, mais en vain.
Karima Bennour

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