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Grande Mosquée de Paris : l’Algérie aura-t-elle le titre après la possession ?

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La Grande Mosquée de Paris sera-t-elle achetée par le gouvernement algérien ? La peur de l’intrusion du wahabisme au travers de l’ambition de financement par l’Arabie saoudite et le Qatar de cette mosquée, sera-t-elle derrière la décision que certains jugent tardive de l’État français d’octroyer un titre à l’Algérie pour un bien qu’elle possédait déjà, «le pays va avoir le titre qu’il possédait déjà», pour reprendre les termes de l’avocate et militante politique, Fatima Benbraham, lors de l’émission, «Le Monde aujourd’hui», sur la chaîne privée Beur Tv?

La crainte conjuguée de la France et de toute l’Europe, liéé à la montée des attentats meurtriers, conséquence de l’exacerbation des sentiments xénophobie, de racisme et d’immixtion guerrière de l’Hexagone dans les affaires internes des pays ravagés par le terrorisme et le djihadisme, dicte-t-elle une tentative de pacification, ou de ce qui s’apparente, de cette institution qui a toujours été dirigée par des Algériens, de l’indépendance à nos jours ? Ceci ne serait pas seulement un gage de reconnaissance à l’égard d’un pays, l’Algérie, dans le même état d’esprit qui a motivé l’érection de la mosquée, en 1922, et son inauguration le 16 juillet 1926, en présence du président français François Doumergue et du sultan du Maroc Moulay Youssef, lequel pays a mis les moyens matériels, humains et pédagogiques au service d’une cause, l’islam de France, ou une échéance, les élections françaises, pour que la Grande-Mosquée de Paris rayonne à travers le monde ? Autant de questions qui ont été débattues, en début de semaine, lors de l’émission «Le Monde d’aujourd’hui», sur la chaîne privée Beur Tv, et à laquelle étaient invités, comme déjà rapporté, Fatima Benbraham, avocate et militante politique, et Ahmed Adimi, colonel à la retraite et diplômé en sciences économiques et politiques. Dans son épilogue, l’émission a axé son reportage sur le volet historique, indiquant d’une manière datée les origines de la construction de la Grande-Mosquée de Paris. L’accent a été mis sur la période coïncidant avec les années post-Première Guerre mondiale, soit celle qui ont vu l’inauguration de la Grande-Mosquée et la montée du nationalisme algérien et maghrébin en général.L’apport des algériens, d’une manière particulière, précisément Kaddour Benghabrit, premier recteur de la Grande Mosquée et père de Nouria Benghebrit, actuelle ministre de l’Education nationale, et des maghrébins, Tunisiens et marocains en l’occurrence, tout en n’omettant pas de souligner l’injection de 500 000 francs français (dans le cadre de la loi du 19 août 1920 qui accorde un crédit de 500 000 francs pour la construction d’un Institut musulman regroupant une mosquée, une bibliothèque et une salle d’étude), en vue de réaliser cette mosquée, y a été également souligné. Pour rappel également, à la veille de l’inauguration, Messali Hadj tient le premier meeting de l’Etoile nord-africaine, et critique cette «mosquée-réclame ». Les procédures visant à faire de la mosquée de Paris une propriété de l’État algérien ont été entamées officiellement par le biais de l’ambassade d’Algérie à Paris», a affirmé le ministre devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale. Selon lui, la démarche s’appuie sur une loi française stipulant qu’«un pays étranger qui finance une association de droit français peut, passés 15 ans, prétendre à la propriété de cette entité, ce qui est le cas pour la Grande mosquée de Paris». Une question se pose, pourquoi attendre plus de 50 ans pour permettre à un pays de s’approprier son «dû» ? Opportunément, la décision fait suite aux attentas de Paris du 13 novembre de 2015, qui ont fait 129 morts et 352 blessés. Pourtant, à y voir plus clair, la Mosquée de Paris fait office de mosquée mère des mosquées françaises sous la direction de Dalil Boubakeur recteur depuis 1992, soit le sixième à l’avoir dirigée depuis Kaddour Benghebrit.
Les Français ont, sans le savoir, peut-être, financé cette mosquée, à travers l’autorisation de l’Etat français accordée à celle-ci, de recevoir une dime sur le halal ! Plus qu’un symbole religieux, la Grande Mosquée est un symbole politique, et Nicholas Sarkozy en sait quelque chose ! Dans un documentaire, Derri Berkani rapporte que durant la Seconde Guerre mondiale, et l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, la Mosquée de Paris sert de lieu de résistance pour les musulmans vivant en France. Les Algériens du Francs-tireurs partisans (FTP) avaient pour mission de secourir et de protéger les parachutistes britanniques et de leur trouver un abri. Bâtie sur des caves, la mosquée permettait de rejoindre la Bièvre discrètement. Les FTP ont par la suite porté assistance à des familles juives, des familles qu’ils connaissaient, ou à la demande d’amis, en les hébergeant dans la mosquée, dans l’attente que des papiers leur soient fournis pour se rendre en zone-libre ou franchir la Méditerranée pour rejoindre le Maghreb. Le docteur Assouline a comptabilisé 1 600 cartes alimentaires (une par personne) qu’il avait fournies à la Mosquée de Paris pour les juifs qui y avaient trouvé refuge.
Mieux, sur le plan touristique, elle a, des années durant, sauf le vendredi, et hormis « les salles de sermons des imams, de lecture du Coran, de méditations et de prières réservées exclusivement aux pratiquants », eu la visite payante des non-musulmans (les musulmans, eux, déposaient une dime dans une urne servant de Zakat). Elle figure, depuis 1983, dans le « patrimoine du 20ème siècle ».
Zaid Zoheir

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