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RASSEMBLEMENT À PARIS POUR RENDRE HOMMAGE AUX JOURNALISTES PALESTINIENS : « On cherche à faire taire la vérité à Ghaza »

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Mercredi dernier, 200 journalistes se sont rassemblés, le visage grave, sur les marches de l’Opéra Bastille à Paris. Leur tenue est marquée par des dossards blancs portant l’inscription « Presse », tachés de sang, ainsi que des casques ou des brassards, symboles de leur engagement professionnel.
Certains brandissent leurs cartes de presse, d’autres des portraits de leurs confrères palestiniens morts à Ghaza. Un mouvement de solidarité qui fait suite à la tribune publiée par divers médias, dont l’Humanité, « Nous, journalistes français, nous déclarons solidaires de nos collègues de Ghaza », lue intégralement en ouverture du rassemblement. Pour Clara, journaliste à Beyrouth pour le média libanais L’Orient-Le Jour, et de passage « par hasard » à Paris, se joindre « à cette manifestation a du sens ». Elle participe à l’action « die in » avec ses confrères, qui consiste à s’allonger les uns après les autres, à l’énumération des noms des journalistes palestiniens tués. À ses côtés, se tient Lisa, journaliste à Blast. Elle est en lien avec Mohamed El Saife, correspondant à Ghaza, qui documente son quotidien sous les bombes. « Il fait toutes les semaines des allers-retours entre le nord et le sud pour filmer ce qui se passe. Ses images sont indispensables », raconte-t-elle, avant de déplorer leur relégation par les algorithmes. Dominique Pradalié, présidente de la Fédération internationale des journalistes, s’est adressée au millier de manifestants : « Quand on tue un journaliste, c’est pour le faire taire. Quand on tue 200 journalistes, c’est pour faire taire une horreur ». « C’est l’opinion publique qui pousse les gouvernements à agir », a-t-elle continué, avant de se faire huer par une partie de la foule. Car certains manifestants dénoncent la couverture médiatique française sur Ghaza. « Honte à vous », « c’est bien de parler ici, mais il faut parler à la télé » ou encore « merci d’être là après deux ans » ont fusé. Pour Clara, « ce lynchage en place publique est dur à entendre ». La journaliste en poste au Liban reconnaît certes un « gros problème médiatique en France sur ce sujet », mais estime que ceux présents ce soir-là « partagent un même système de valeurs ». Tandis que pour Lisa, « certains médias présents ici sont là pour se repentir ». Les différents organisateurs ont salué ce rassemblement comme un engagement de la profession pour la cause palestinienne. Reporters Solidaires a tout de même rappelé que « les représentants de l’armée génocidaire israélienne étaient encore invités, sans contradictoire, dans certains médias français ». Et est même allé plus loin : « Nous sommes abreuvés par ce récit colonial.
Le mot génocide brûle la bouche ou les stylos de nos journalistes ». Comme un écho à ces paroles, les journaux télévisés le soir même, les matinales radio hier matin sont restés totalement silencieux, y compris sur le service public, sur ce rassemblement, soutenu par les syndicats et les sociétés de journalistes. Ce qui en dit long du divorce entre la société et les dirigeants des médias, entre les rédactions et certains patrons de presse.
M. Seghilani

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