Le diplomate et l’ex-coordinateur du Forum national pour le dialogue, Abdelaziz Rahabi, a réagi à la grève générale observée par les magistrats en signe de protestation contre le mouvement opéré récemment au sein de cette corporation par le ministre de la Justice.
L’ex-ministre de la Communication a appelé les forces politiques à être solidaires avec les revendications «légitimes» des magistrats. Dans une déclaration, publiée hier sur sa page Facebook officielle, Rahabi a invité les acteurs de la classe politique à «apprécier la volonté de dialogue des juges», affirmant dans ce contexte que «le soulèvement des magistrats a pour objectif de rendre au «juge son indépendance», indique-t-il.
Rahabi a souligné que cette «révolte» jouera un rôle important dans l’avenir du pays et participera dans l’édification d’un État de droit comme «tout le monde le souhaite». En effet, alors que la grève des magistrats se poursuit pour le deuxième jour consécutif, Rahabi écrit que «le soulèvement des magistrats contre la domination du pouvoir exécutif sur la Justice et sur leurs parcours professionnels était bien prévu et anticipé». «C’est un tournant décisif pour suivre et accompagner le mouvement populaire béni», a-t-il suggéré, ajoutant que «ce mouvement qui appelle sans relâche à l’indépendance de la Justice comme préalable indiscutable pour la construction et l’édification d’un État de droit».
D’autre part, l’ex-ministre de la Communication a assuré que les «juges sont aujourd’hui devant une opportunité qui ne se représentera peut-être pas. Ils doivent en finir avec le problème de l’indépendance de la Justice et celle du pouvoir exécutif», affirme-t-il en s’adressant aux juges. «La justice ne doit pas servir les corrupteurs», dit-il encore. Parlant du mouvement dans le corps des magistrats, qui a servi de déclencheur à la grève, Rahabi juge qu’il «est impensable que l’Administration puisse sauter à pieds joints sur le Conseil supérieur de la magistrature en organisant un mouvement d’ampleur qui touche la moitié du corps des magistrats, à un mois et demi de l’élection du nouveau magistrat du pays, sans tenir même pas compte de leurs conditions familiales ».
Pour rappel, les magistrats sont entrés depuis dimanche en grève ouverte en réponse au mot d’ordre de leur Syndicat national (SNM). Ce qui est une première pour la corporation des juges. Cette grève s’est, depuis, élargie : les magistrats réclament davantage « d’indépendance ».
Sarah Oubraham