La ville d’Adrar célèbre sa quinzaine économique. Une ambiance particulière règne dans la cité. L’entrée gratuite à la foire facilite son accès et les stands sont vite pris d’assaut. Des entreprises privées et publiques ont répondu présent au palais des expositions. Il y a en réalité deux sortes de «foires», l’une à ciel ouvert, regroupe plus d’une centaine de commerçants venus de différentes wilayas. La deuxième se trouve dans l’ancienne bâtisse couverte de «Souk el fellah» Mais les gens préfèrent se rendre et respirer un bon bol d’air frais et visiter la première foire. Bien rangés, les vendeurs vous harcèlent de leurs mégaphones, brandissant une marchandise variée. Les prix raisonnables et abordables favorisent amplement cet échange. D’autres vendeurs étalent divers objets hétéroclites à même le sol. Les stands pleins à craquer vous proposent des ustensiles, des outils, de la boiserie, des chaussures, des appareils électroménagers, de la friperie. D’autres, bout à bout, dans un alignement irréprochable, vous attirent par la couleur des tissus accrochés à des cintres ou à des cordes. Cet endroit est carrément monopolisé par les femmes qui passent des heures entières à palper les étoffes à questionner les vendeurs et souvent le marchandage revient à la charge, les langues se délient et chacune tente la bonne affaire. Il faut rappeler que les visiteurs sont là depuis huit heures du matin et on compte des retardataires jusqu’à 21 heures. Une façon comme une autre de changer d’air se défouler, de sortir, de fuir les tracasseries de la vie quotidienne et de la routine de la préparation de la «bouffe».
Les ustensiles de cuisine jouissent d’une attention particulière (assiettes, verres, thermos..), que des nouveautés qui font craquer les ménagères qui ne savent plus où donner de la tête et dont le seul souci est d’épater la voisine par des achats souvent excentriques et exagérés. De toute façon, on trouvera toujours un prétexte. Des stands énormes entièrement remplis de friperie connaissent un engouement et une affluence particuliers. On fouille, on cherche, on essaie de dénicher le joli tricot, la belle paire de chaussures dont le prix satisfait tout ce beau monde. Bradées comme elles le sont, ces affaires trouveront toujours preneurs. L’espace réservé à cette foire est vaste et arpenter ainsi les allées réservées au passage, vous épuisent et le soir, de retour à la maison, vos jambes sont carrément en compote.
On ne s’en rend pas compte mais on marche sans cesse
Des camions bleus pour la plupart, forment un carré, perchés sur leurs véhicules, ces marchands, venus de loin, munis de mégaphones, bradent chemises, robes, pantalons à des prix qui défient toute concurrence. De 50 à 200 dinars et chacun y trouve son compte. Cette quinzaine économique coïncide avec la préparation de la célébration de l’arrivée du printemps. Le wali a saisi cette opportunité afin de mettre en exergue les différents projets réalisés depuis sa dernière nomination. Le développement économique dans cette partie de l’Algérie profonde, offre de nombreuses potentialités aux investisseurs de la wilaya . Durant toute la durée de cette quinzaine commerciale, l’ambiance ne manque pas et les troupes folkloriques et du «baroud» animent à tour de rôle, les soirées malgré un mercure en leur défaveur. Le soir, la grande place d’Adrar est carrément monopolisée par des vendeurs ambulants de thé, un thé cuit et mijoté sur les braises du brasero, que des clients s’arrachent. Cette mixture est souvent accompagnée de cacahuètes grillées, d’œufs bouillis saupoudrés de cumin : un vrai délice qui affole vos papilles et réveille vos émotions gustatives. Du côté de la commune de Ouled Brahim, à 3 km du chef-lieu d’Adrar, un immense chapiteau est dressé où divers objets hétéroclites sont entreposés. Les visiteurs ne manquent pas, les acheteurs aussi. Adrar est en train de vivre des moments merveilleux en se préparant activement au prochain rendez-vous : la célébration de la ziarra de Sidi Moulay Abadallah Reggani prévue le 1er mai prochain.
Safi A. T.