Si l’expression faire l’autruche signifie se voiler la face et nier la réalité, c’est loin d’être le cas pour ce qui est de l’agenda du ministre de l’Agriculture, Mohamed-Abdelhafid Henni, lequel est toujours resté à l’écoute des doléances et propositions des acteurs économiques nationaux et organismes nationaux, notamment ceux affiliés à la production agricole et animale.
Concernant l’élevage, un secteur déterminant au titre de la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en viande au profit du consommateur algérien, celui de l’autruche figure parmi les créneaux potentiellement rentables et bénéfiques, pour l’État et ses citoyens. En effet, comme l’avait indiqué Yazid Mehdi, de l’Institut technique des élevages (ITELV), au mois d’octobre 2022, et abordant la valeur nutritive de la viande d’autruche, cette viande est « riche en protéine et faible en valeur calorique », pouvant constituer « un ingrédient de choix » dans l’alimentation des athlètes et dans les divers régimes alimentaires, outre sa « valeur marchande très élevée » et le fait que cette activité est « un créneau simple qui ne nécessite pas de grands investissements comparé à d’autres élevages ». Le responsable avait, à ce juste titre, expliqué que « la graisse d’autruche, sa peau, ses œufs et ses plumes, sont des matières très prisées dans les industries de transformation, du cuir et maroquinerie et cosmétiques ». Des propos qui reflètent explicitement les grandes ambitions du gouvernement algérien, dans la perspective d’accroître la productivité du secteur de l’élevage, en s’impliquant davantage, et de manière durable. Et c’est à ce titre que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a reçu dimanche à Alger une délégation de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), dans le but précisément d’écouter les préoccupations liées principalement à la filière de l’élevage d’autruches. Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre de « l’approche participative à laquelle accorde le secteur une grande importance, à travers la prise en charge des préoccupations de toutes les instances et les organisations nationales », annonce un communiqué du ministère.
L’occasion pour les membres de la délégation, conduite par Abdelwahab Ziani, président de la CIPA, de présenter des exposés exhaustifs sur l’importance économique de la filière « élevage d’autruches », et pour le ministre de « rappeler l’engagement du secteur à développer la filière de l’élevage d’autruches en Algérie, eu égard à ses avantages économiques, notamment la possibilité d’utiliser la plupart de ses parties (viande, peaux, graisses), outre les œufs ». Evoquant la promotion de l’agriculture, de l’élevage, de la production des viandes rouges, ainsi que l’accompagnement de tous les éleveurs, Henni a insisté sur « l’expérience pionnière du secteur en matière de recherche scientifique, par le biais de l’ITELV, qui compte une précédente expérience dans l’élevage d’autruches et dans la garantie d’une couverture sanitaire aux animaux ». Une initiative louable, certes, mais qui mettra la tutelle à l’épreuve de la modernisation du secteur, par l’intégration de l’innovation et la numérisation, la réforme scientifique et la réforme des offices et des groupes économiques. Un développement du secteur qui sera également conditionné par l’engagement sans faille des producteurs et opérateurs spécialisés dans cet élevage, au profit de la consommation locale, avant de se lancer dans l’exportation, sous prétexte que cette viande n’est pas compatible avec les tendances alimentaires du consommateur algérien. D’où la nécessité d’établir une connexion des différents réseaux affiliés, pour que cet élevage puisse être en premier lieu épuisé, ici en Algérie. A bon entendeur…
Hamid Si Ahmed