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Prix du pétrole : les tenants et les aboutissants d’une crise cruciale

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Une conférence-débat a été animée, hier au siège de la Sonatrach, sis à Hydra, par Pierre Terzian, président-directeur général de la S A Pétrostratégies qui a deux types d’activités : conseil et presse pétrolière. Le conférencier a ouvert la séance pour expliquer comment la crise est apparue et s’est développée. Le prix du pétrole était donc de 115 dollars le baril pour le Brent. En septembre 2014, l’Arabie saoudite a annoncé une réduction du différentiel du prix. Selon Pierre Tarzan, les prix du pétrole baissaient légèrement en cours d’échange européens, gênés par la baisse des prix officiels du pétrole de l’Arabie saoudite, qui cherchait à protéger ses parts de marché. À cet effet, les Saoudiens n’ont pas dévoilé leurs objectifs. Les cours du baril ont chuté sous le seuil symbolique des 60 dollars. Cette guerre du pétrole touche principalement les pays, dont les relations avec l’Arabie saoudite et les États-Unis ne sont pas au beau fixe. À commencer par la Russie, Moscou est le troisième plus gros producteur de brut derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite. L’an dernier, les exportations du pétrole ont représenté 174 milliards de dollars de recettes, dépassant en valeur toutes les autres énergies exportées. Avec un baril à moins de 60 dollars, la Russie souffre. D’autant plus que le rouble a dévissé de 50% face au dollar, sa plus forte baisse depuis la crise financière de 1998. La Banque centrale russe a averti que si les cours du pétrole restaient à leur niveau actuel, autour de 60 dollars le baril, le produit intérieur brut pourrait en fait chuter d’au moins 4,5% en 2015. En Russie, plus de la moitié des recettes du budget sont liées à l’exportation du pétrole. L’économie russe est frappée de plein fouet par les sanctions de l’UE et Washington qui accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes en Ukraine. La chute des prix du pétrole accélérée par la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir son objectif de production est devenue fatale au rouble. D’autre part, les États-Unis se sont confrontés en 2011 au déficit de la balance commerciale causée par l’importation qui représentait 354 milliards de dollars. En 2006, le pétrole importé avoisinait les 60% de leur consommation. D’après Pierre Terzian, les prix bas du pétrole est une bonne chose pour les Américains. Les États-Unis veulent devenir indépendants et de moins en moins importateurs de pétrole. Selon le conférencier, les Américains pourront au cours de cette année exporter du pétrole ultra léger pour la première fois, et ce, depuis 1973. Par ailleurs, l’Arabie saoudite a encore réduit ses prix de ventes officiels pour livraison en février vers l’Europe et les États-Unis, selon plusieurs analystes, fidèle à sa nouvelle stratégie de protection de ses parts de marchés. D’après plusieurs analystes, les cours sont toujours lestés par une offre surabondante qui ne devrait pas commencer à se réduire à compter du deuxième semestre de 2015. Selon les principales agences d’énergie, le surplus de pétrole sur les marchés mondiaux dans la première moitié de 2015 sera approximativement autour de 1,5 million de barils par jour (mb/j), à moins que la production ne se réduise. La deuxième crise de 1986 qui fut une nouvelle période de prix relativement bas, qui a suivi le contre-choc pétrolier de la même année, est dûe à la conjonction de plusieurs phénomènes. À la suite d’un accord entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, les pays du Golfe augmentent massivement leur production. Il s’agissait en partie d’un plan des États-Unis visant à «couler» l’économie russe, pour laquelle le pétrole représentait une source de devises importantes. Concernant la riposte à adopter face à la chute des prix du pétrole, l’Algérie a choisi, selon Pierre Terzian, la bonne démarche en cherchant à faire de nouvelles alliances avec les pays membres et non membres de l’Opep, pour contrer la stratégie de la baisse des prix du pétrole poursuivie par l’Arabie saoudite, et remédier à la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouve l’Organisation qui a perdu d’importantes parts de marché. D’autre part, la mer du Nord devint une région pétrolifère, mais avec son coût de production élevé et les prix bas du baril sur le marché mondial, elle ne généra pas les bénéfices escomptés. Par conséquent, Pierre Terzian a affirmé que les réserves mondiales en hydrocarbures sont beaucoup plus importantes que prévu, ajoutant que le pic pétrolier serait loin d’être atteint dans un avenir proche comme prédit par des spécialistes. Concernant l’exploitation du gaz de schiste qui suscite des réactions et des inquiétudes dans le monde et en Algérie, Pierre Terzian a été très succinct sur ce sujet en affirmant qu »il faut un débat scientifique.
Lazreg Aounallah

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