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PRIORITÉ ABSOLUE DU PANEL DE DIALOGUE ET DE MéDIATION : «Tenir, au plus vite, une Présidentielle»

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Le centre culturel de la rue Larbi Ben M’hidi à Alger qui abritait une rencontre de Panel pour la médiation et le dialogue, a été envahi, hier matin, par des dizaines de personnes se réclamant des étudiants et militants du Mouvement populaire.

L’Instance de dialogue et de médiation coordonnée par Karim Younès, annoncée en rencontre depuis plusieurs jours, s’est réunie hier, au Centre culturel sis à Rue Larbi Ben M’hidi, à Alger. Cette réunion a été consacrée à l’installation d’une commission consultative et de sages. Après son installation, les membres de la commission consultative de ce Panel de dialogue et de médiation, ont été rendus publics. En effet, celle-ci est composée de 41 personnalités, entre anciens ministres et professeurs à l’université comme Saïd Bouchaïr (ex-président du Conseil constitutionnel), Issaâd Mebrouk (président du Syndicat national des magistrats), Berkane Bekkat (président de l’ordre des médecins), Mouldi  Aïssaoui et Azziz Derouaz (ex-ministres). Le coordinateur Karim Younès a animé un point de presse pour éclairer certaines zones d’ombre planant sur l’instance qu’il dirige. Critiqué récemment par des personnalités qui l’ont accusé de vouloir appliquer «un plan préétabli par le pouvoir», Karim Younès a affirmé que cette instance n’en dispose d’aucun programme ou feuille de route préalablement établie. « Nous œuvrons  pour écouter tous les acteurs politiques et toutes les propositions pendant les différents rounds de dialogue  pour aller vers l’organisation de la présidentielle  dans une démarche consensuelle », s’est-il défendu.
Pour sa part, Ammar Belhimer, également l’un des membres les plus en vue de ce Panel, a défendu lui-aussi cette instance et ses compagnons. «Ils (membres du Panel) sont victimes du système déchu de Bouteflika », affirmant également que le Panel n’est pas le porte-parole du Hirak et n’acceptera sous aucune condition de dialoguer avec les anciennes ou présentes figures du système. Belhimer a ajouté que la priorité pour l’instance est « de tenir, et au plus vite, des élections présidentielles», considérant que la revendication de départ du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, est « illogique » en évoquant le risque de « vide constitutionnel ».

Des jeunes étudiants créent la surprise
Avant le début de ses travaux, les membres du Panel ont été surpris par un sit-in organisé par des jeunes à l’extérieur des lieux pour protester contre la démarche entamée par les compagnons de l’ex-président de l’APN. Les protestataires se sont ensuite introduit à l’intérieur et ont occupé pendant une heure la scène, alors que des membres de ce Panel tentaient de dialoguer et de «ramener à la raison» ces jeunes mécontents. Selon des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux et relayées par des chaînes TV nationales– la rencontre étant ouverte à la presse –, on peut voir des jeunes scander : « Pas de dialogue avec les bandes ! » et « Celui qui veut dialoguer qu’il vienne au Hirak ! ». Ils ont aussi crié : « Les syndicats ne nous représentent pas ! » et « Les organisations ne nous représentent pas ! », en allusion aux organisations estudiantines de masse, réputées inféodées aux FLN et RND, et qui ont toujours soutenu le régime de Bouteflika. Heureusement, les incidents n’ont pas été émaillés d’actes de violence et même les responsables du Panel n’ont pas fait appel aux agents de sécurité pour faire évacuer les protestataires de force de la salle.
Après plusieurs tentatives de les calmer et de les inviter à prendre la parole, de la part de la constitutionnaliste Fatiha Benabbou et de l’avocate Fatma-Zohra Benbrahem, l’un des étudiants a pris le micro pour rappeler le rejet des manifestants de ce panel de dialogue et des élections sous « ce même gouvernement illégitime ».
Il a également posé quelques questions à Karim Younès sur la légitimité du gouvernement Bedoui avant de réitérer le refus, exprimé par les manifestants chaque vendredi, de prendre part à des élections sous l’actuel exécutif. Les manifestants ont accepté de partir peu après 10 heures, permettant ainsi à Belhimer, président de la Commission politique du Panel et ses collègues de poursuivre les travaux de cette rencontre.
La veille de cette rencontre, un appel diffusé sur facebook à été adressé aux étudiants, portant, notamment sur l’organisation d’un rassemblement devant la salle abritant la réunion du Panel. Pour les initiateurs de cet appel, il s’agit de dénoncer «une pseudo rencontre» que compte organiser l’instance dirigée par Karim Younès, avec l’organisation estudiantine UGEL en tant que représentant des étudiants. Ce que les jeunes étudiants refusent «catégoriquement» vu que cette organisation est réputée être proche du pouvoir et des partis politiques qui l’ont longtemps soutenu.
Hamid Mecheri

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