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PRÉVU, HIER, DEVANT LE SIÈGE DE LA MISSION DE L’UE À ALGER : Le sit-in des parlementaires algériens annulé à cause de la Covid-19

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Le sit-in de protestation des parlementaires prévu, hier matin à 10 heures, devant le siège de la mission de l’Union européenne à Alger, a été annulé en raison des mesures sanitaires contre la Covid-19, avons-nous constaté sur place.
Le rassemblement qui se voulait une réponse des membres du Parlement national sous ses deux chambres contre la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l’homme en Algérie a été abandonné en raison « des lois sur le confinement et des mesures sanitaires interdisant tout rassemblement quel qu’il en soit », a expliqué le sénateur FLN, Abdelwahab Benzaim, également initiateur de l’appel de ce sit-in. « Cette annulation a été décidée aussi après concertation avec les collègues parlementaires des deux chambres », a-t-il écrit sur sa page Facebook, pour expliquer pourquoi les parlementaires ont revenu sur leur décision prise la veille, c’est-à-dire dimanche soir.
Par contre, en lieu et place de cette action de protestation, une motion de protestation écrite sera remise à l’ambassadeur de l’UE à Alger, John O’Rourke. Le sit-in de protestation des parlementaires algériens intervient pour dénoncer «l’ingérence odieuse» du Parlement européen. « Les députés européens se sont unis pour une cause qui ne les concerne pas, alors que nous, nous allons nous rassembler pour une cause qui nous concerne en premier lieu », a expliqué le sénateur FLN.

La riposte au Parlement de l’UE a eu lieu
Plusieurs sénateurs et députés, de l’allégeance comme de l’opposition, ont appelé à protester devant la mission de l’Union européenne à Alger, estimant « qu’il s’agit d’une cause d’État, donc il faut unifier le front intérieur puisque la souveraineté nationale est une ligne rouge ».  Nacer hamdadouche, vice-président de groupe parlementaire du parti islamiste de l’opposition, le MSP, à l’APN, qui a confirmé sa participation dans le rassemblement d’hier avant qu’il ne soit annulé, a considéré, dans un communiqué, la résolution de l’EU « comme une ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie. C’est un chantage flagrant déguisé sous la couverture des droits de l’homme ». « Le peuple algérien et les activistes du Hirak n’ont pas besoin d’un soutien extérieur ou d’un quelconque tutorat d’un pays étranger, ce qui représente pour eux un entachement à leur nationalisme, une défiguration de leur cause juste et un brouillage de leurs revendications légitimes », a-t-il ajouté. Lakhdar Benkhellaf, de l’alliance islamiste Adala-Nahda-Bina, avait confirmé, lui aussi, que l’ensemble des députés de son groupe parlementaire prendront part au sit-in annulé d’hier. Il a estimé le contenu de la résolution du Parlement européen comme un document « à rejeter, car il s’agit d’agissements irresponsables. Malgré les différences et divergences politiques en Algérie, la solution est ici en Algérie loin de toute ingérence étrangère ». En parallèle, des députés à l’APN, issus essentiellement de l’opposition, ont sollicité le président de la deuxième chambre du Parlement pour l’organisation d’une session extraordinaire et l’ouverture d’un débat sur le partenariat avec l’UE. le groupe parlementaire de MSP est même allé plus loin en appelant à la tenue d’une séance plénière pour « évaluer l’accord de partenariat avec l’Union européenne, pour étudier les interventions répétitives dans nos affaires internes ». Ahmed Dan, de la formation islamiste El-Bina, a appelé à « l’activation des mécanismes de boycott du Parlement européen, insistant sur la nécessité de tenir une séance à l’APN pour débattre du futur des relations avec l’UE et d’en sortir avec une position claire sur l’ingérence flagrante du Parlement européen dans les affaires internes de Algérie ». Pour rappel, les présidents des deux chambres du Parlement ont dénoncé la résolution du Parlement européen sur la situation en Algérie. La semaine dernière, le président du Conseil de la nation par intérim, Salah Goudjil, a rappelé le rejet par l’Algérie de « toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures du pays », invitant les institutions européennes « à faire preuve de plus de discernement »et à « revoir leur manière de traiter les événements », qui doit se faire dans « le strict respect de la souveraineté des États », selon un communiqué du Conseil.
Hamid Mecheri

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