Le dernier communiqué de l’APC de Gué de Constantine à Alger mettant en garde la population contre la vente de viande de chat présentée comme étant celle du lapin renseigne sur la cupidité et la malhonnêteté de certains commerçants qui veulent, vaille que vaille, s’enrichir au mépris des lois et de la morale.
Aujourd’hui, il semble utile de revoir l’arsenal juridique qui permet de protéger la santé du consommateur et de punir tous ceux qui useraient de tromperie sur la qualité, l’hygiène ou le prix des produits proposés à la vente publique. La vente de viande de mulet qui avait défrayé la chronique ces dernières années ne suscite plus l’étonnement ou la réprobation tant le phénomène semble devenir le sport favori de certains bouchers Dans foi ni loi. Aujourd’hui ces cupides innovent en proposant une autre viande avec une texture différente et peut-être un goût différent, celle du chat. Cela nous rappelle que les services de contrôle et malgré une présence continue sur le terrain ne parviennent à débusquer que quelques cas de tricherie. À Oran, la situation semble changer avec la mise sur pied d’une commission de contrôle mixte qui est sur la brèche et qui compte, parmi ses hauts faits d’armes des fermetures administratives et même des poursuites judiciaires suivies de condamnations à de la prison ferme, contre certains commerçants tricheurs. Cette commission, composée de l’élu responsable du secteur de l’hygiène et de la santé au niveau de l’APW, du représentant de wilaya de l’association de protection du consommateur et son environnement (Apoce), de représentants des différents services de la direction du consommateur, de la direction de la santé et des services de sécurité, traque à longueur de journées la triche et les tricheurs. Elle ne se fixe aucune barrière. Elle a osé s’attaquer à des magasins classés In du quartier huppé de Haï Akid Lotfi. Dans son palmarès, elle compte des dizaines de fermetures administratives, des rappels à l’ordre, des mises en demeure et bien d’autres mesures. Il y a quelques jours, elle avait épinglé des salons de beauté qui proposaient des prestations sans respect des règles d’hygiène et sans autorisation. Elle a même « alpagué » un « raqi » qui soutenait qu’il avait le pouvoir de guérir toutes les maladies. Cet énergumène a eu le culot de répondre aux membres de cette commission qui l’interrogeaient sur son niveau d’instruction qu’il avait tout juste atteint la deuxième année du cycle moyen. Pire encore il avait affirmé qu’il interprétait les schémas de scanner en les confiant à des sites électroniques via le moteur de recherche Google. La tromperie sur la qualité et sur le niveau des prestations ne semble offusquer aucun de ces cupides qui ont de grandes capacités de nuisance puisqu’ils peuvent, par leur pratique, conduire à la mort de leurs clients. L’hygiène, la qualité et le respect des lois semble être le dernier de leur souci et c’est pourquoi, de nombreux citoyens n’ont pas manqué de souligner que le temps de donner un tour de vis dans la lutte contre le phénomène est arrivé.
Slimane B.