Le Président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar, a confirmé, dans un entretien accordé récemment au rédacteur en chef du MEES Afrique du Nord, le cap mis par son entreprise sur la réduction de l’empreinte carbone de son processus de production d’hydrocarbures.
Cet objectif est parmi les principales priorités de Sonatrach, a-t-il affirmé. Il considère « les énergies renouvelables comme un futur levier de croissance qui lui permettra de jouer un rôle de premier plan dans la transition énergétique». Il s’agit, en premier lieu, annonce Toufik Hakkar de «fournir des produits propres au marché et d’être en ligne avec les engagements climatiques de l’Algérie. »
Les nouveaux projets de Sonatrach
Il décrit les trois axes de cette problématique : premièrement, l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire réduire le torchage du gaz à moins de 1% et éliminer le torchage de routine d’ici 2030 et à partir de 2024, réduire les émissions fugitives de méthane, en plus de l’efficacité énergétique, par la réduction de la consommation propre d’hydrocarbures de Sonatrach notamment via la construction de centrales photovoltaïques sur nos sites ; le deuxième axe concerne la compensation des émissions de gaz à effet de serre à travers un programme forestier d’envergure en partenariat avec la Direction générale des Forêts, et la séquestration du carbone ; le troisième axe concerne la stratégie pour les solutions bas carbone telles que l’hydrogène vert et les biocarburants. Toufik Hakkar rappelle que «Sonatrach considère que le changement climatique est une préoccupation majeure pour tous ». Considérant le potentiel avéré dans les énergies renouvelables dont dispose l’Algérie, il souligne que «Sonatrach est appelée à jouer un rôle de premier plan dans le développement de la future industrie à faible émission de carbone, comme l’hydrogène vert et l’énergie électrique photovoltaïque, qui représente un relais de croissance important pour l’Algérie ». Le P-DG de Sonatrach évoque les deux projets pilotes à partir de 2023, de production d’hydrogène vert et de son transport par gazoducs. Il fait également part de l’ambition de Sonatrach sur le photovoltaïque : multiplier les projets d’électricité photovoltaïque à travers, en premier lieu, l’ensemble de nos installations et moyens de production, comme les deux centrales de Bir Rebaa Nord ; mettre notre expertise au service du programme national de développement des énergies renouvelables. Il conclut le chapitre par un rappel : « Sonatrach s’engage résolument, à moyen et long terme, dans une vision énergétique décarbonée et peu émettrice de CO2 ».
La politique du gaz
Dans le même entretien, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a évoqué l’augmentation de la production de gaz. Il a fait savoir, concernant un appel d’offres prévu au début de 2023, que de nombreuses sociétés étrangères ont exprimé leur intérêt à s’associer à Sonatrach et à partager les risques et les bénéfices sur certains blocs opérés par Sonatrach qui sont en phase d’exploration ; l’intérêt des entreprises étrangères s’est également manifesté pour d’autres superficies adjacentes non contractuelles ainsi que pour de nouveaux types de contrats. À propos du GNL, Toufik Hakkar fait remarquer que « Sonatrach dispose d’une flexibilité considérable grâce à ses complexes de liquéfaction ». Il note que « les perspectives énergétiques suggèrent que les fondamentaux fluctuants actuels se poursuivront pendant un certain temps, mais nous sommes prêts et nous y serons comme nous l’avons toujours été ». Autre axe abordé par Toufik Hakkar : le contrôle de la consommation domestique de gaz naturel qualifié d’enjeu clé « car les économies potentielles de gaz peuvent être exportées », explique-t-il. Dans cet effort, Sonatrach réalise sa part : réduction de l’autoconsommation des sites de production, des stations de compression et des complexes GNL ; construction des centrales photovoltaïques pour répondre à la demande énergétique des sites de production. A propos du torchage de gaz, le P-DG de Sonatrach promet « à moyen terme d’atteindre nos objectifs qui consistent à réduire le torchage du gaz à moins de 1 % et à éliminer le torchage de routine ».
M’hamed Rebah