Le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), El Hadj Tahar Boulenouar, a appelé, hier, les autorités à l’extension du réseau de stokage des produits alimentaires dans les zones enclavées, dans le but d’assurer leur approvisionnement en produits alimentaires nécessaires durant les périodes d’intempéries. Il appelle les ministères de l’Agriculture, des Transports, et du Commerce à conjuguer leurs efforts, et engager des plans d’approvisionnement spéciaux au profit des zones enclavées, pour assurer la disponibilité des produits et éviter la flambée des prix. «Il est inconcevable que des transporteurs se déplacent, en ces jours de neige, de Béjaïa jusqu’à Blida ou Aïn Defla pour s’approvisionner en pomme de terre», déplore le conférencier qui s’exprimait lors d’une conférence animée sous théme : les intempéries et leur répercussion sur la distribution des produits alimentaires. Disculpant les commerçants, Boulenouar explique la flambée des prix des fruits et légumes, en ces jours d’intempéries, par des difficultés liées notamment à la cueillette et le transport. À souligner que l’envolée vertigineuse des prix touche également les céréales, sur lesquelles les Algériens se rabattent en cette période de froid, et après la hausse des prix des fruits et légumes. Elle concerne aussi le gaz butane, dont le prix a atteint, dans certaines zones montagneuses, le seuil de 500 DA. Malgré la disponibilité des produits alimentaires dans les champs et marchés de gros, la cueillette ainsi que le transport deviennent difficiles en ces jours de pluies, ouvrant le champ aux spéculateurs. En effet, les intempéries paralysent toutes les activités économiques notamment dans les zones montagneuses, à l’instar de la Kabylie et les Aurès, où l’accès demeure difficile pour les transporteurs. Les boulangers évoquent, eux aussi, des difficultés pénalisant leur travail, liées au transport de la farine et la perturbation du réseau électrique. Tahar Boulenouar pointe du doigt les responsables du ministère de l’Agriculture qui brillent, selon lui, par leur absence dans la régulation des marchés des fruits et légumes, pendant la période soudure et les intempéries. Il a insisté sur l’importance de développer le réseau ferroviaire facilitant le transport de marchandises pendant les périodes de neige. Abondant dans ce sens, le président de la Commission nationale des mandataires de marchés de gros, Mohamed Mejber, a indiqué qu’il n’y pas un vrai plan d’agriculture en Algérie. « Les agriculteurs sont livrés seuls face à leurs problèmes, et l’administration n’intervient pas pour organiser la production, et engager un réel plan d’agriculture basé sur des statistiques et données scientifiques», a-t-il déploré. Il a mis encore le point sur le manque de coordination entre différents secteurs étatiques pour améliorer le réseau de distribution et l’implantation des marchés de proximité, notamment dans les zones isolées en hiver. Sur un autre volet, Mohamed Medjber met le point sur le retard enregistré dans l’importation de la semence de la pomme de terre, et dont les répercussions seront négatives sur la prochaine saison de récolte. Ajoutant que seulement 5 6000 tonnes de semence ont été importées pour le moment, alors que les besoin sont estimés à plus de 12 000 tonnes. En plus du retard, La même personne remet en cause la qualité de la semence importée.
Salim Nasri
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