Le Sommet de partenariat Turquie-Afrique a tenu sa troisième édition ces 17 et 18 décembre au Centre des congrès d’Istanbul, en présence des dirigeants de 39 pays africains. C’est le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmène Benabderrahmane, qui a présidé la délégation algérienne en tant que représentant du Président Abdelmadjid Tebboune. L’Algérie, deuxième partenaire commercial de la Turquie, en Afrique et 7e en matière d’investissements directs, compte beaucoup pour Ankara. Une preuve parmi d’autres: la visite en janvier 2020, du président turc Recep Tayyip Erdogan a été la première du genre effectuée par un chef d’État en Algérie, après l’élection de Abdelmadjid Tebboune au poste de président de la République en décembre 2019. Le président turc avait déclaré, à cette occasion, que la Turquie considérait l’Algérie comme « le plus important accès sur le Maghreb et l’Afrique ». Les présidents Tebboune et Erdogan avaient décidé la mise en place du Conseil de coopération conjoint de haut niveau dont la première session devrait se tenir prochainement. Quant à la 11ème session de la Commission mixte intergouvernementale algéro-turque, elle s’est tenue en novembre dernier à Alger. Pour rappel, la Turquie a déjà investi plus de 5 milliards de dollars en Algérie, principalement dans les secteurs de la sidérurgie, des produits chimiques, du textile, du médicament et de la construction. Hier, dans un message lu en son nom par le Premier ministre au Sommet Turquie-Afrique, le président Tebboune a souligné la grande importance que l’Algérie attache au partenariat afro-turc. L’Algérie continuera à soutenir ce partenariat, afin de développer la coopération entre l’Afrique et la Turquie, pour être à la hauteur des aspirations de nos peuples, a affirmé le président Tebboune. Le président de la République a évoqué la route transsaharienne Alger-Lagos d’une longueur de 2415 km, qui facilitera la circulation des biens et des personnes entre notre continent et le reste du monde. Il a appelé à intensifier les investissements dans les domaines liés à l’appui à l’intégration économique sur notre continent. Le président Tebboune a également évoqué l’entrée en vigueur de l’accord relatif à la zone continentale de libre-échange au début de cette année.
Les spécialistes notent que depuis 2003, le volume d’échanges commerciaux entre la Turquie et l’Afrique a quintuplé, passant de quatre à 26 milliards de dollars; le nombre d’ambassades sur le continent est passé de 12 à 43 ; Turkish Airlines dessert plus de 60 destinations africaines. Mais la part de l’Afrique dans le commerce mondial de la Turquie reste encore faible : 6,5%. Dans une allocution à l’ouverture du sommet Turquie-Afrique, Recep Tayyip Erdogan a indiqué que son pays a l’ambition de porter les échanges commerciaux avec le continent à plus de 75 milliards de dollars. Il a fait observer que le volume des investissements turcs en Afrique « a atteint les 6 milliards de dollars », précisant que les entreprises turques « emploient quelque 25 000 Africains, ce qui représente des contrats pour 1 686 projets d’une valeur totale de 78 milliards de dollars ». Il a exprimé la volonté de la Turquie d’accompagner et d’aider l’Afrique dans le processus de réussite du lancement officiel de la zone de libre-échange continentale africaine. De leur côté, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, ont exprimé leur satisfaction du niveau atteint par la coopération économique, particulièrement en matière d’échanges commerciaux et d’investissements directs. Au cours d’une séance de travail, vendredi, à l’issue de la réunion ministérielle préparatoire au sommet, ils se sont entretenus sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun ainsi que sur la situation politique et sécuritaire dans la zone euro-méditerranéenne et les questions africaines d’actualité.
M’hamed Rebah
