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Palestine : Mahmoud Abbas reste à la tête du Fatah

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Âgé de 81 ans, le dirigeant palestinien, contesté dans les sondages, a été réélu à la tête du mouvement « par consensus » à la suite d’un congrès. Nouveau mandat pour Mahmoud Abbas. Le dirigeant palestinien a été réélu à la présidence du Fatah mardi dès l’ouverture du Congrès. Abbas, 81 ans, a été reconduit à la tête du Fatah lors d’un vote « par consensus », a expliqué Mahmoud Abou al-Hija, le porte-parole, lors d’une conférence de presse. Abbas dirige également l’Autorité palestinienne et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), l’entité reconnue internationalement comme représentant l’ensemble des Palestiniens, depuis la mort du leader historique Yasser Arafat.

Réorganisation
« Le sujet a été proposé, il y a eu un vote par consensus », a dit le porte-parole quelques heures après le début des travaux des 1 400 membres de ce Congrès, réuni pour la dernière fois en 2009. Ce congrès, estiment les analystes, vise à réorganiser ses rangs autour de Mahmoud Abbas, dont la popularité est contestée par la rue – selon un récent sondage, deux tiers des Palestiniens veulent sa démission –, et au sein même de son parti. Son mandat à la tête de l’Autorité palestinienne, entamé en janvier 2005, a expiré en 2009, mais court toujours faute d’élections en raison des profondes divisions entre le Fatah, qui contrôle la Cisjordanie, et le Hamas islamiste, qui gouverne la Bande de Gaza.
Cette élection n’a pas suscité de débats. En revanche celles, à partir de vendredi, des instances dirigeantes du Fatah, le conseil révolutionnaire – 80 membres élus et une quarantaine nommés – et le comité central – 18 membres élus et quatre nommés par le président –, s’annoncent plus serrées. Leurs résultats donneront une idée du poids des différents courants au sein du Fatah, en proie à des divisions internes et au sein duquel Mahmoud Abbas tente d’écarter les voix dissonantes, notamment les partisans de Mohammed Dahlane, son principal opposant qui vit en exil aux Émirats arabes unis, affirment des analystes.

Une prochaine étape compliquée
À la mi-journée, des cadres, récemment écartés du parti, ont assuré avoir fait les frais de cette politique. Dimitri Diliani, élu au conseil révolutionnaire lors du dernier congrès en 2009 n’a pas été invité cette année avec des dizaines d’autres parce que, dit-il à l’AFP, « nous portons une voix différente ». Il comptait tenir avec d’autres dans un camp de réfugiés proche de Ramallah une conférence de presse, annulée après « des menaces, dont certaines de mort, des services de sécurité ».
Jibril Rajoub, membre du comité central venu des services de sécurité, reconnaît qu’une « erreur » a été commise vis-à-vis « des opposants et des dissidents » qui n’ont pas été invités. Il assure toutefois que « personne n’est visé » et que « la priorité est de tenir le congrès ». Car ce rassemblement doit, dit-il, avant tout permettre de revoir de fond en comble l’organisation du mouvement, fondé en 1959. « Le système des années 1960 ne marche plus en 2016 », affirme-t-il. « Il faut prendre en compte les circonstances actuelles : le système a été créé lorsque nous étions en diaspora et nous sommes maintenant sur le sol national. »
Ces élections permettront de « choisir des dirigeants pour la prochaine étape », explique Saëb Erakat, numéro deux de l’OLP, et candidat pour un nouveau mandat au sein du comité central, selon une source proche. Une prochaine étape qui s’annonce compliquée alors que le processus de paix est au point mort depuis des années, que la question palestinienne a été reléguée à l’arrière-plan diplomatique par les autres crises régionales et que la division entre l’Autorité palestinienne qui contrôle la Cisjordanie et le Hamas islamiste qui tient Gaza empêche la tenue d’élections depuis dix ans. Fait exceptionnel, un message du chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, dans lequel il s’est dit « prêt à coopérer avec le Fatah », a été lu à l’ouverture du congrès.

Un discours reporté
Mahmoud Abbas, artisan des accords d’Oslo signés en 1993 avec Israël qui devaient créer un État qui se fait toujours attendre, devait aborder toutes ces questions lors d’un long discours de politique générale prévu en soirée, mais reporté au dernier moment à mercredi.
Le Fatah est la « colonne vertébrale » de l’OLP, l’entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens et issue du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche historique), rappelle Wassel Abou Youssef, membre de la direction de l’Organisation.

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